La relation des sportifs de haut niveau avec la politique est pour le moins ambivalente. Le tennis, entre autres, en a récemment fourni plusieurs exemples, le Serbe Novak Djokovic n’hésitant pas à profiter de sa notoriété pour affirmer que le Kosovo devrait appartenir à son pays tandis que la nouvelle numéro 1 mondiale, la Biélorusse Aryna Sabalenka, cherche à échapper à toute question sur le régime d’Alexandre Loukachenko.
Aujourd’hui, la plupart des sportifs adoptent la même position que la tenniswoman biélorusse. Pour diverses raisons, ils préfèrent soit botter en touche quand on leur pose des questions trop sensibles et se réfugier derrière l’apolitisme théorique du sport, soit se contenter de prendre part à des causes idéologiquement neutres et populaires, le soutien affirmé d’un certain nombre d’entre eux au mouvement Black Lives Matter ayant suscité des polémiques.
Alors que se profilent dans moins d’un an les JO de Paris 2024, les organisateurs de l’événement savent qu’ils n’échapperont pas à la dimension politique du sport. Ils devront trancher quant à la présence de certains États tels que la Russie et de la Biélorussie, largement considérée comme étant co-belligérante dans la guerre russe en Ukraine. Lors des derniers JO d’hiver et d’été, la Russie s’était déjà vu interdire d’afficher son drapeau et de faire résonner son hymne, en raison du dopage systématique organisé par l’État. La situation actuelle est différente. Il n’est plus question de triche intrinsèque au sport, mais bien de savoir si un État peut être exclu en raison de sa politique intérieure et/ou extérieure.
La spécificité biélorusse
Le cas de la Biélorussie est plus complexe et plus épineux que celui de la Russie. Deux visions opposées de sa situation entrent en collision, causant un dilemme éthique sans précédent.
D’une part, le régime de Minsk est allié de la Russie dans la guerre…
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Auteur: Pauline Soulier, Docteur en science politique, Institut de Recherche Montesquieu-Centre Montesquieu de Recherche Politique, Laboratoire Cultures – Éducation – Sociétés, Université de Bordeaux