Joe Biden relance la dynamique internationale sur le climat

« America is back ! » Après quatre ans d’absence, les États-Unis ont marqué, jeudi 22 avril, leur grand retour sur le front du climat. Joe Biden, le président américain, a organisé les 22 et 23 avril un sommet virtuel avec une quarantaine de dirigeants, dont le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine. Le pape François était également convié, tout comme le président français Emmanuel Macron. En cette journée mondiale de la Terre, l’objectif se révélait autant symbolique que géopolitique. Après avoir rejoint l’Accord de Paris le premier jour de son mandat, en janvier dernier, Joe Biden voudrait maintenant apparaître comme le chef d’orchestre de la diplomatie climatique et redorer le blason des États-Unis, entaché par l’ère Trump.

« Nous sommes dans une course pour surmonter la crise existentielle de notre époque, a déclaré le président américain, en introduction de l’événement. Nous devons tendre vers un avenir plus durable et prospère. C’est la décennie décisive. Ce sommet est un premier pas jusqu’à la COP26 de Glasgow [en Écosse] », a-t-il poursuivi. Même si les chiffres avaient déjà été communiqués ces derniers jours, Joe Biden a annoncé officiellement les nouvelles ambitions de son pays. Les États-Unis s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52 % d’ici 2030 par rapport à 2005. Ils doublent ainsi leurs anciens objectifs. Auparavant, lors de la COP21, Washington prévoyait une diminution comprise entre 26 % et 28 % des gaz à effet de serre à l’horizon 2025.

« C’est historique, a écrit sur Twitter, le directeur du Haut Conseil pour le climat Olivier Fontan. Avec vingt ans de retard, les États-Unis admettent que l’American way of life est désormais négociable, vu qu’il est menacé, analyse-t-il. Ils font un pas dans la bonne direction sans trop allonger la foulée. »

« La politique américaine a su enclencher un virage à 180 degrés »

Le pays se doit de rattraper le retard pris sous le mandat de Donald Trump. Aucune baisse n’a été enclenchée ces quatre dernières années si on exclut la réduction temporaire entraînée par la crise du Covid-19. En 2018, les émissions de CO2 américaines avaient même crû de 3,47 % par rapport à 2017 et les États-Unis sont toujours responsables, aujourd’hui, de 15 % des émissions mondiales de CO2.

« L’administration Biden cherche à remonter la pente, explique Lola Vallejo…

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Auteur: Gaspard d’Allens (Reporterre) Reporterre