Joël Le Jeannic : « Il faut s'appuyer sur le savoir-faire des salarié·es ! »

  • Comment décrire la situation du transport aérien actuellement en France ?

Le transport aérien en France est sinistré par la crise. À peine 10 % des vols passagers sont assurés. Le fret aérien conserve cependant un haut niveau d’activité. 70 avions d’Air France long-courrier continuent notamment à voler, surtout pour transporter des marchandises qui d’habitude ont leur place dans les soutes des vols commerciaux.

Face à ce marasme, les patrons en profitent pour accélérer les suppressions d’emploi prévues bien avant la crise. Par exemple, le plan Air France qui prévoyait une réduction des effectifs à l’horizon 2025 est transformé en plan de départs volontaires sur les prochains mois. On compte 400 départs parmi les pilotes, 1 600 chez stewards et hôtesses ou encore 6 600 départs pour le personnel au sol. Les escales à Orly et en province sont particulièrement ciblées et leurs effectifs sont divisés par deux. La filiale régionale Hop ! va connaître le même sort, avec 1 000 emplois supprimés sur les 2 000 existants. Souvent, le but est de remplacer les vols Air France ou Hop ! sur ces destinations par ceux de la filiale low-cost du groupe Air France – KLM, Transavia.

L’entreprise Aéroports de Paris (ADP), qui gère les aéroports de Roissy, d’Orly et du Bourget, prévoit de supprimer aussi 700 emplois parmi les 6 000 salarié·es. Ces emplois seront de fait transférés aux nombreuses entreprises de sous-traitance qui participent aux activités d’ADP, lesquelles sont soumises à des renégociations de contrat incessantes, au moins disant.
Le patronat du secteur prévoit cependant un redémarrage assez rapide du transport aérien, dès que la crise sanitaire sera terminée, ou les restrictions de voyage levées. Dans ce cadre, les projets des entreprises du secteur, sont certes aujourd’hui reportés, mais loin d’être abandonnés. Les suppressions de postes ressemblent alors surtout à un processus…

Auteur: Attac France, Franck Mithieux, Laurence Boubet
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