JOP 2024 : le droit du travail complètement hors-jeu

 « Paris 2024 et ses partenaires sont déterminés à faire des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) un événement responsable sur le plan économique, social et environnemental. » Voici comment le comité d’organisation des JOP annonçait, en grande pompe, avant la pandémie de covid-19, la mise en place d’une charte sociale pour « concrétiser cette ambition ». Une charte historique négociée entre les organisations syndicales et patronales.

À quelques mois du coup d’envoi de l’événement le plus attendu depuis des années dans l’Hexagone, il serait malhonnête de dire que cette charte n’a servi à rien. L’un de ses grands succès est la forte baisse de l’accidentologie sur les chantiers des JOP. En effet, le taux d’accidents du travail y a été divisé par quatre par rapport au reste du secteur du bâtiment, l’un des plus accidentogènes du pays. Une réussite qu’il ne faut pas minimiser, tant les ouvriers du bâtiment sont souvent les premières victimes de ce type de chantier titanesque. Ainsi, à quelques encablures des chantiers olympiques, sur ceux tout aussi immenses du Grand Paris, déjà six personnes ont perdu la vie en construisant les futures lignes de métro.

Malgré tout, plusieurs autres points mettent en exergue le fait que, derrière cette volonté de respect des droits sociaux, les JOP se construisent aussi sur l’exploitation de travailleurs.

Travail dissimulé

Si les accidents de travail ont été réduits, la charte sociale n’a pas permis aux chantiers d’éviter tout scandale. Ainsi, les contrôles réguliers de l’inspection du travail ont mis au jour l’exploitation de travailleurs irréguliers sur plusieurs ouvrages : village olympique, piscine de Marville, Adidas Arena, etc. En tout, ce sont plus d’une centaine de travailleurs sans papiers qui ont participé à la construction de ces infrastructures.

Surtout, comme le révélait Politis le…

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Auteur: Pierre Jequier-Zalc