Avec ses 1,6 million d’abonnés sur TikTok, la stratégie numérique du président du Rassemblement national attire les regards et convoitises. Pourtant, plusieurs inconnues persistent : cette audience en ligne est-elle à même de lui assurer le soutien des électeurs les plus jeunes ?
Se filmer en train de manger quelques bonbons dans l’attente d’un plateau télé permet-il désormais de remporter une élection ?
Que nous enseignent les travaux scientifiques sur les médias sociaux ? Jordan Bardella sur TikTok, histoire éphémère ou stratégie politique payante ?
On a souvent tendance à poser la question de l’effet direct des médias sociaux sur les résultats des élections. C’est se tromper d’enjeu. Durant la campagne présidentielle 2022, seuls 14,6 % des personnes interrogées affirmaient avoir « consulté, partagé, liké, ou commenté un contenu en lien avec l’élection présidentielle » sur Facebook. Ce chiffre tombait à 6,8 % concernant SnapChat, Instagram ou TikTok. Les personnes qui suivent les campagnes électorales sur les médias sociaux représentent donc une minorité de la population. Il est donc improbable que les médias sociaux aient un impact direct sur les résultats électoraux.
Alors, si les médias sociaux ne font pas les votes, pourquoi les acteurs politiques cherchent-ils autant à s’en saisir ?
Une culture numérique ancienne
Parce que, dans le système médiatique hybride actuel, les médias sociaux permettent de faire circuler des opinions, opinions qui sont ensuite reprises dans les médias dits « traditionnels » (presse, télévision, radio).
L’extrême droite a très tôt compris cet enjeu. Il y a une vingtaine d’années, en tant qu’outsider du jeu politique, l’espace numérique lui laissait entrevoir de nouvelles opportunités d’imposer ses idées dans le débat public.
C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles le Front national (FN), ancêtre du…
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Auteur: Marie Neihouser, Chercheuse en science politique, Université de Toulouse, chercheuse associée au CERTOP et à ESPOL-Lab, Institut catholique de Lille (ICL)