José Bové : « Les institutions européennes ne sont pas pourries, mais ceux qui les dirigent… »

Il aurait pu choisir d’immortaliser dans sa bobine le démontage du McDonald’s de Millau ou les séjours en prison du célèbre faucheur d’OGM. À la place, le cinéaste Antoine Raimbault a choisi de raconter un épisode bien plus complexe et méconnu de la vie du syndicaliste José Bové.

« Une affaire de principe », actuellement au cinéma, plonge les spectateurs dans le labyrinthe de couloirs qu’est le Parlement européen. Nous sommes alors en 2012, et le commissaire à la santé vient d’être mis à la porte, alors qu’il préparait une directive sur le tabac.

Face à l’opacité de l’affaire, l’eurodéputé — interprété par Bouli Lanners — décide de mener l’enquête. Il découvre alors un vaste complot, impliquant les plus grandes figures de l’Union européenne… José Bové raconte à Reporterre la genèse de ce film, tiré de faits réels.


Reporterre — L’incarnation de José Bové au grand écran, voilà qui est inattendu. Racontez-nous comment est né ce projet ?

José Bové — Au départ, Antoine Raimbault cherchait à tourner un film sur la corruption et les conflits d’intérêts des multinationales ayant financé Interpol [l’Organisation internationale de police criminelle]. Seulement, il y avait tellement de sociétés mouillées dans cette affaire que ça en devenait illisible.

Toutefois, en épluchant tous les éléments, il est tombé sur mon bouquin paru en 2015, Hold up à Bruxelles. Dans un chapitre, j’y détaillais l’affaire John Dalli. Ce commissaire à la santé avait été limogé du jour au lendemain, en 2012, accusé à tort de corruption en lien avec le lobby du tabac.

Antoine Raimbault et son coréalisateur sont alors venus passer deux jours à la maison. Il y avait aussi mon ancien assistant, Jean-Marc Desfilhes. On leur a détaillé l’histoire, conté quelques anecdotes et ils ont commencé à travailler le scénario et à réfléchir aux acteurs.

L’acteur belge Bouli Lanners a…

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Auteur: Emmanuel Clévenot