Jour de carence. Contaminez, il n’y a rien à voir !

 

La ministre de la Transformation et de la Fonction publique Amélie de Montchalin vient de refuser une nouvelle fois de suspendre le jour de carence. Ni l’emballement de l’épidémie ni le confinement n’y change rien pour l’exécutif, en dépit d’un grand nombre de clusters dans les entreprises.

 

Bis repetita. Pour la seconde fois, Amélie de Montchalin botte en touche. Dans un courrier adressé mardi 10 novembre aux six organisations syndicales de fonctionnaires (CFTC, CGT, FA, FSU, Solidaires, UNSA) qui l’avaient interpellée en fin de semaine dernière pour réclamer l’abrogation du jour de carence, la ministre de la Transformation et de la Fonction publique considère que « le contexte de ce deuxième état d’urgence sanitaire est aujourd’hui différent ». Et donc, qu’elle ne satisfera pas à leur demande. Suspendu pendant le premier état d’urgence sanitaire, le jour de carence s’applique de nouveau depuis le 10 juillet.

 

Un argumentaire peu convaincant

 

En quoi la situation est-elle différente du printemps ? La ministre met en avant « un haut niveau de déploiement de mesures de protection pour tous les agents ou usagers des services publics, comme sur tous les lieux de travail », contrairement à la première vague. Sans l’écrire, elle estime ainsi que si une personne malade vient travailler pour ne pas perdre une journée de salaire dans le public ou trois dans le privé, elle ne risque plus de contaminer qui que ce soit.

Pour appuyer son propos elle se retranche derrière un avis du 30 juin du Haut conseil de la santé publique (HCSP) selon lequel « le risque d’être exposé au SARS-CoV-2 n’est pas supérieur en milieu professionnel que le risque en population générale ». Tout en omettant l’avis du conseil scientifique du 9 septembre qui recommandait d’annuler le jour de carence. Et en oubliant au passage que depuis la rentrée les entreprises sont le premier lieu des clusters…

Auteur: Stéphane Ortega
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