24 juin
Douze jours de bombardements, de destruction, à plus de deux milles kilomètres de distance, avions de chasse, bombardiers, missiles et drones à l’appui, puis un soudain cessez-le-feu. Telle une pièce écrite dont on ignorait encore le dénouement. Chaque partie évidemment réclame victoire, puisque nul n’a gagné définitivement, sinon la mort, une fois de plus. Et l’enterrement plus que définitif dudit droit international, des dites conventions de Genève, dont on savait depuis quasiment leur rédaction qu’ils ne seraient valables et applicables que dans un seul sens.
Je ne suis pas content d’Israël, assène, aux dernières heures de la cessation des hostilités, l’homme orange avant son départ pour le sommet de l’OTAN à La Haye. Et son visage qui prend l’expression de son mécontentement. Je n’entends pas sa voix, je lis la traduction en arabe, je vois sa bouche s’ouvrir grand, verticalement, ses yeux se plisser sur le grand écran d’un café où tous les clients lui tournent le dos, pris dans diverses conversations. Deux pays qui se battent depuis si longtemps et si violemment qu’ils ne savent même plus ce qu’ils foutent, dit-il d’Israël et l’Iran. They don’t see any more what the fuck they are doing.
Impossible de ne pas se demander comment les Palestiniens à Gaza ont reçu ce cessez-le-feu, eux qui n’ont nulle force de dissuasion, qui ont eu tout juste droit à deux courtes trêves et qu’on maintient aux limites extrêmes de la famine, déportés de dévastation en désolation. Impossible de ne pas se demander comment les Palestiniens de Cisjordanie ont bien pu accueillir ce cessez-le-feu, eux dont les territoires (occupés, précise-t-on encore avec euphémisme) ne sont plus que peau de chagrin, dont les colons s’approprient ou détruisent à coup de bulldozer ou dynamites leur demeure, ces mêmes colons (les extrémistes aime-t-on souligner, persuadés que les « autres » sont normaux,…
Auteur: dev