Actrice, réalisatrice, scénariste, productrice et écrivaine, Judith Godrèche obtient son premier grand rôle dès l’âge de 16 ans dans Les Mendiants, de Benoît Jacquot (1988). Un an plus tard, elle incarne le personnage principal de La Fille de 15 ans, de Jacques Doillon – dont elle a récemment dénoncé les violences subies lors du tournage. Nommée à plusieurs reprises aux César, on la retrouve à l’affiche d’une cinquantaine de films.
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Après avoir reçu plus de 5 000 témoignages, comment l’idée d’un court-métrage vous est-elle venue ?
Judith Godrèche : Recevoir tous ces témoignages oblige à une forme de responsabilité, c’est certain. Je me suis rendu compte de ce que le fait de tendre la main impliquait. Il n’était pas possible de traiter ces textes, et donc ces vécus, avec légèreté ou désinvolture. Il faut beaucoup de courage pour parler. Quand on fait face à cette part d’ombre du monde, il y a ce sentiment de solitude totale qui empêche d’imaginer l’existence d’autant de personnes victimes. Entre les personnes victimes de violences sexuelles et la société, le rapport se conjugue au silence. Le pli est de se taire.
Comment avoir conscience que l’on n’est pas seul·es ? Voilà, je me suis rendu compte de cela. Cette réaction, je l’explique par mon parcours de vie : ma jeunesse s’étant faite loin des écoles, je me suis toujours considérée comme mal informée. Je découvre l’horreur comme un enfant, sans cynisme. Sincèrement. En même temps, mon aide est limitée. Et même lorsque je réponds, je peux répondre trop tard et rater un moment crucial pour la personne qui me contacte.
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Auteur: Hugo Boursier