Juin 1961 FIDEL CASTRO S'ADRESSE AUX INTELLECTUELS — Fidel CASTRO

Compagnes et compagnons

À la fin des trois séances où vous avez discuté ce problème, où vous avez soulevé beaucoup de choses intéressantes, dont un certain nombre avait déjà été discuté, quoique d’autres n’aient pas eu de réponses – concrètement, il était impossible d’aborder tout ce que vous aviez soulevé – mon tour est venu. Je ne suis pas la personne la plus autorisée pour parler de ce thème, mais puisqu’il s’agit d’une rencontre entre vous et nous, je me dois de donner ici quelques points de vue.

J’étais très intéressé par ces discussions. Je crois avoir fait preuve, comme on dit, d’une « grande patience » (rires). En fait, je n’ai dû faire aucun effort héroïque, parce que nos discussions ont été instructives et, à vrai dire, agréables.
Bien entendu, nous qui sommes les hommes du gouvernement – c’est mon cas – nous ne sommes pas les mieux placés pour discuter des questions dans lesquelles vous êtes des spécialistes. Nous, ceux du gouvernement, les agents de cette Révolution, nous ne sommes pas obligés… ou plutôt, oui, nous y sommes obligés, mais cela ne veut pas dire que nous soyons des experts dans toutes les matières. D’ailleurs, si de nombreux compagnons qui ont pris la parole ici étaient amenés à participer à une réunion du Conseil des ministres pour discuter de problèmes avec lesquels nous sommes plus familiarisés, nous, ils se retrouveraient sans doute à peu près dans la même situation que moi.

Nous avons été des agents de cette Révolution, de la révolution économique et sociale qui se déroule à Cuba. Corrélativement, cette révolution économique et sociale doit produire aussi, forcément, une révolution culturelle dans notre pays.
De notre côté, nous avons essayé de faire quelque chose. Dans les premiers instants de la Révolution, il y avait peut-être d’autres problèmes plus urgents à résoudre. Nous pourrions sans doute nous faire une autocritique pour avoir laissé un peu de côté la discussion d’une question aussi importante que celle-ci.

Ça ne veut pas dire que nous l’ayons oublié totalement. Cette discussion – même si l’incident dont on a parlé à maintes reprises ici a contribué à l’accélérer – était déjà dans l’idée du gouvernement. Il y a des mois que nous avions prévu d’organiser une réunion comme celle-ci pour analyser la question de la culture. Les événements qui se sont succédés – surtout les derniers événements – expliquent pourquoi nous ne l’avons pas faite avant. En tout cas,…

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Auteur: Fidel CASTRO Le grand soir