Trente minutes : c’est la durée qu’a mis le rappeur Jul pour vendre la totalité de ses places de concert suite à l’annonce de ses deux dates exclusives, le 24 mai au Stade-Vélodrome (Marseille) et le 26 avril au Stade de France (Saint-Denis). Record déjà battu, puisque l’annonce d’un nouveau concert à Marseille, ce 23 mai, a vu les billets s’écouler en dix minutes. Plus d’un million de connexions ont été enregistrées, les files d’attente dépassant les centaines de milliers de personnes. Adulé ou décrié comme hier Johnny Hallyday, l’artiste suscite aussi, comme son aîné, un certain mépris des élites.
Les records, Jul les accumule : il devient en février 2020 le plus gros vendeur de disques de l’histoire du rap français. Plus récemment, il a, en l’espace d’une semaine, battu le record d’affluence au Stade de France avec plus de 97 800 spectateurs (devant Johnny Hallyday, Indochine et U2) et écoulé plus de 123 000 exemplaires de son dernier album D&P à vie, loin devant le meilleur démarrage de l’année 2025 (Au pays des Enfoirés, avec 57 000 ventes).
Considéré comme le meilleur rappeur français par certains, décrié ou moqué par d’autres, Jul laisse rarement indifférent. À l’approche du double concert-évènement de ce week-end, retour sur ce qui fait la singularité de l’artiste.
Jul : le charme de l’authenticité ?
Loin de l’image de l’artiste rap aux multiples signes extérieurs de richesse (vêtements de luxe, grosses voitures et bijoux bling-bling), Jul arbore en toutes occasions l’ensemble jogging-claquettes-chaussettes. Il porte généralement des références aux prix accessibles ou sa propre marque.
Jul apparaît authentique dans sa manière d’être et de se…
Auteur: Tarik Chakor, Maître de conférences en sciences de gestion, Aix-Marseille Université (AMU)