Julian Assange : Wanted, dead or alive — Luk VERVAET

Ce scénario ne sort par des studios hollywoodiens. Il a été inventé de bout en bout par Mike Pompeo, en représailles à la publication de Vault 7 par Wikileaks en 2017 (1) , la plus grande fuite de documents de la CIA de son histoire. Mike Pompeo est le directeur de la CIA de l’époque et le ministre des Affaires étrangères jusqu’au début de cette année. C’est lui qui avait désigné WikiLeaks comme « non-state hostile intelligence service » (service de renseignement ennemi non étatique). C’est aussi lui qui avait plaidé pour que Snowden soit jugé, avec une condamnation qui aurait pu le condamner à la peine de mort. Le plan du kidnapping d’Assange a été discuté aux « plus hauts niveaux » de l’administration américaine (2). Son existence a été confirmée par trente fonctionnaires et ex-agents des services secrets, dont huit ont décrit en détail l’opération de la CIA. Après que le plan a été rendu public, en septembre 2021 par Yahoo News, Pompeo n’a nullement été inquiété. Dans une émission télévisée, il a tranquillement déclaré que chacune de ces trente personnes devait être poursuivie par la justice « pour divulgation de matériel classifié au sein de la CIA » (3).

Si vous pensez qu’avec Joe Biden à la présidence, toutes ces pratiques et tous ces propos sont derrière nous, détrompez-vous. Au procès d’Abu Zubaydah début octobre 2021 devant la Supreme Court (la plus haute cour au niveau fédéral), l’administration Biden a refusé la comparution des psychologues James Mitchell et Bruce Jessen, les architectes du programme de la torture de la CIA. Biden s’appuie en cela sur les propos de Pompeo selon lesquels cette affaire est un « secret d’État », et que la rendre publique « porterait atteinte à la sécurité nationale ». L’administration Biden s’est aussi opposée à ce qu’on entende le témoignage d’Abu Zubabaydah lui-même, parce que, disait-elle, « il est en détention incommunicado à Guantanamo ».(4)

Mort ou vivant, par tous les moyens

Aussi choquant et invraisemblable que puisse paraître le scénario d’un kidnapping et d’un assassinat éventuel d’Assange, il est dans la ligne droite de la guerre américaine contre tous ceux qui touchent aux intérêts impérialistes des États-Unis.

Il suffit de se souvenir du plan pour assassiner Daniel Ellsberg, après la publication des Pentagon-papers pendant la guerre du Vietnam. (5) Il suffit de rappeler la pratique presque courante du kidnapping de suspects dans d’autres pays et leur…

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Auteur: Luk VERVAET Le grand soir