Jusqu'à 24 millions d'euros par an : la démesure des rémunérations patronales du CAC 40

Des rémunérations patronales qui planent en haute altitude, des dirigeants dont les intérêts sont totalement alignés sur ceux des marchés financiers, des entreprises qui mentent sur la vraie mesure – abyssale – des écarts de revenus en leur sein… Tel est le tableau que dresse le deuxième chapitre de l’édition 2020 de « CAC40 : le véritable bilan annuel » de l’Observatoire des multinationales, partenaire de Basta !.

Ce chapitre apporte au débat public de nombreux chiffres inédits qui mettent en lumière la démesure des rémunérations patronales, et ce qu’elle cache : l’alignement total des dirigeants d’entreprise sur les intérêts des marchés financiers, aux dépens des salariés et du reste de la société.

La rémunération moyenne d’un patron du CAC40 aura été de presque 5 millions et demi d’euros en 2019. Comme l’année dernière, les deux premières marches du podium sont occupées par Bernard Charlès de Dassault Systèmes (24,7 millions d’euros) et François-Henri Pinault de Kering (16,6 millions). Ils sont suivi du PDG de Teleperformance Daniel Julien, nouveau venu dans le CAC40 avec 13,2 millions d’euros. Il faut environ trois années et huit mois pour qu’un smicard gagne autant que Bernard Charlès en une journée.

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La part fixe ne représente plus que moins d’un quart de la rémunération des patrons du CAC40. La part variable et les rémunérations en actions – c’est-à-dire la part de la rémunération liée à des critères financiers et boursiers – en représentent plus de 75 %, ce qui explique qu’ils gèrent leurs entreprises en fonction des intérêts des actionnaires et des marchés financiers. Cela explique aussi que les rémunérations patronales augmentent au même rythme que les dividendes, et soient désormais largement déconnectées de la paie empochée par les salariés, mais aussi de la performance réelle de leurs entreprises.

Pour compléter le…

Auteur: Olivier Petitjean
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