Kazakhstan : après le soulèvement – Récits de témoins à Almaty ; Analyse d'anarchistes russes

Afin d’approfondir notre couverture du soulèvement de la semaine dernière au Kazakhstan, nous avons traduit plusieurs textes sur la situation provenant de diverses sources anarchistes russes, et interviewé deux anarchistes d’Almaty, la plus grande ville du Kazakhstan mais aussi le lieu où les combats ont été les plus intenses.

Cet article comporte également des photos inédites prises par certains de nos contacts à Almaty.

6 Janvier : Vue sur Almaty. Lae photographe : « Un brouillard sinistre plane sur les feux : ça ressemble à un hiver nucléaire maintenant. »

Les témoignages qui suivent pourront servir à débunker toute déformation facile du soulèvement de la part des autorités du Kazakhstan, de la Russie ou des États-Unis – ou de leurs partisans malavisés.

A celles et ceux qui diffusent des théories du complot présentant les États-Unis comme instigateurs d’une « révolution colorée » au Kazakhstan, nous rappelons que les protestations ont commencé en réaction à la suppression des subventions du gaz, qui est produit au Kazakhstan par un monopole d’état très rentable. Défendre les gouvernements du Kazakhstan et de la Russie revient à défendre des forces répressives qui imposent des mesures d’austérité néo-libérales à des travailleur⋅ses exploité·es dans une économie extractiviste. La place de celleux qui s’opposent sincèrement au capitalisme est aux côtés des travailleur⋅ses ordinaires et des rebelles qui s’opposent à la classe dominante, pas du côté des gouvernements qui prétendent représenter les manifestant⋅es tout en les mitraillant et les emprisonnant.

Il ne s’agit pas de dire que les affrontements au Kazakhstan sont le fruit d’une lutte anticapitaliste unifiée, ni même d’un mouvement de travailleur⋅ses. Les récits les plus crédibles de la composition sociale des manifestations témoignent d’une vaste diversité de participant⋅es, utilisant différentes tactiques pour arriver à diverses fins. Bien sûr, notre sympathie va aux travailleur⋅ses qui protestent contre l’augmentation du coût de la vie et nous soutenons également les chômeur⋅ses et marginalisé⋅es qui pratiquent le pillage.

Une crise comme celle que connaît le Kazakhstan rouvre toutes les fractures qui traversent la société. Tout conflit préexistant est poussé jusqu’à un point de rupture : tensions religieuses et ethniques, rivalités entre élites dirigeantes, course géopolitique pour l’influence et le pouvoir. Nous avons également, dans une…

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Auteur: IAATA