Kosovo : la justice parviendra-t-elle à établir une mémoire commune ?

Président du Kosovo de 2016 à 2020 et membre fondateur dans les années 1990 de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), Hashim Thaçi est « l’une des figures clés » de l’histoire récente du pays. Devenu premier ministre en janvier 2008, il avait déclaré l’indépendance du Kosovo un mois plus tard.

Lors de sa visite à la Maison-Blanche en 2010, Thaçi a vu son action saluée par Joe Biden, alors vice-président des États-Unis, qui l’avait qualifié de « George Washington du Kosovo ». Malgré la reconnaissance de son indépendance par de nombreux pays, dont la France et les États-Unis, l’existence du Kosovo n’est officiellement acceptée ni par l’Union européenne ni par l’ONU.

En 2020, Hashim Thaçi est accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis pendant la guerre du Kosovo (1998-1999) et doit démissionner de ses fonctions présidentielles.

Depuis le 3 avril 2023, il est jugé par le Tribunal spécial pour le Kosovo (CSK), à La Haye. Il s’agit de la personnalité la plus haut placée de l’UCK à être poursuivie dans ce cadre. Trois autres anciens membres de cette organisation (Rexhep Selimi, Kadri Veseli et Jakup Krasniqi) y sont aussi actuellement jugés.

Malgré ces exactions, Hashim Thaçi jouit encore d’une grande popularité chez une population qui s’est mobilisée pour protester contre le début de ce procès.

Les accusations retenues contre Hashim Thaçi

En 2015, un accord international ratifié par l’Assemblée du Kosovo permit la création de deux instances juridiques, les Chambres spéciales du Kosovo (CSK) et le Bureau du procureur spécial sur le Kosovo, dont les juges internationaux, les procureurs et le personnel judiciaire sont qualifiés pour émettre des jugements, selon la loi kosovare, sur les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les autres…

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Auteur: Janine Natalya Clark, Professor of Transitional Justice and International Criminal Law, University of Birmingham