L’« Europe forteresse » et le Liban

Depuis les débuts de la répression criminelle par Assad du soulèvement en Syrie, l’Europe a fermé ses frontières aux réfugiés syriens, choisissant à la place de financer la réponse humanitaire des pays voisins et notamment du Liban. L’explosion récente à Beyrouth a frappé un pays au bord d’un effondrement socio-économique sans précédent, ébranlé par la dévaluation vertigineuse de sa monnaie, un chômage en forte hausse et une pauvreté dévastatrice. Dans ce contexte, cette stratégie européenne d’externalisation semble encore moins viable qu’auparavant.

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À la fin du mois de juin dernier, des ministres et représentants diplomatiques issus d’une soixantaine de pays ont participé à la « 4ème Conférence de Bruxelles sur le soutien de l’avenir de la Syrie et de la région », co-organisée par l’UE et les Nations Unies (ONU). Cette conférence de donateurs pour aider les Syriens a permis de lever 6,9 milliards d’euros d’engagements financiers.

Elle jette une lumière crue sur l’un des défis humanitaires les plus pressants de notre époque : avec 5,6 millions de Syriens ayant franchi les frontières nationales à la recherche de sécurité et 6,6 millions de déplacés internes, la Syrie est le plus grand pays producteur de réfugiés au monde.

Quelques mois auparavant, la Présidente de la Commission Européenne Ursula Von Der Leyen a remercié la Grèce pour son rôle de « bouclier » de l’Europe contre l’afflux de réfugiés, peu après que la Turquie a menacé d’ouvrir ses frontières afin de laisser pénétrer les demandeurs d’asile sur le territoire grec. Bien que choquante, cette rhétorique militaire n’est guère surprenante. Depuis quelques décennies, l’UE s’est érigée en véritable…

Auteur : redaction
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