La Bataille de Sainte-Soline : s'improviser stratège ?

Des participantes et participants au rassemblement de Sainte-Soline nous ont transmis ce retour critique et précieux. Il invite à ouvrir une réflexion collective quant à l’échec tactique de la prise de la bassine et à s’interroger sur les articulations nécessaires lorsque l’État choisi de défendre militairement et dans le sang les intérêts écocidaires.

Renouvellement de l’offre militante

En à peine deux années, les Soulèvements de la Terre sont devenus une offre militante incontournable. Cette offre s’est construite à partir de rencontres entre des personnes issues de divers milieux militants. Son essor a pris grâce à la mise en commun d’expériences et de savoir-faire accumulés. L’ambition initiale qui était de faire composer des mondes jusqu’alors cloisonnés en un même mouvement de masse est désormais en bonne voie pour se réaliser. Elle nourrit les espoirs de celles et ceux qui ont vu les dynamiques autonomes puis écologistes être neutralisées aussi vite qu’elles avaient émergées dans le cycle de la guerre sociale et climatique actualisé ces dernières années. C’est qu’à mesure que les conditions de possibilité de l’accumulation du capital se contractent face aux limites écologiques, la violence autoritaire des capitalistes n’en finit plus de s’exprimer toujours plus brutalement à travers l’appareil d’État assurant leur action dévastatrice. Les moyens de la lutte en sont progressivement affectés dans le sens d’une généralisation de la défense active et passive afin de s’en protéger. Les Soulèvements de la Terre se sont constitués dans ces circonstances favorisant l’auto-organisation et l’acceptation populaire de pratiques offensives.

De l’adaptation de la doctrine militaire

Les problèmes de maintien de l’ordre posés par la contestation de l’ordre social capitaliste conditionnent l’adaptation de la doctrine répressive qu’exerce l’appareil d’État. À chaque lutte et mobilisation, cette doctrine est modifiée et renforcée en tenant compte de l’évolution des pratiques contestataires. Elle est expérimentée de longue date, au moins depuis la répression instaurée dans les quartiers populaires puis élargie aux mouvements sociaux, et en passant par les opérations militaires dans les territoires d’Outre-mer, ou encore celles visant à l’expulsion des ZAD. Ainsi d’années en années, l’emprise policière et la militarisation du maintien de l’ordre sont intensifiées en même temps que la figure des ennemis intérieurs est étendue…

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Auteur: dev