« Des légendes antiques racontent l’histoire de créatures des bois qui défendent leur terre contre les dévastations de ceux qui veulent les envahir. Vous devriez le savoir depuis longtemps, la Vallée de Suse en est pleine. Ce soir, les terrains autour du chantier de San Didero se sont animés de la résistance de ce peuple. »
Le projet de train à grande vitesse (TAV, d’après l’acronyme italien) Lyon-Turin s’est montré une fois de plus sous son double jour : grand projet inutile (servant avant tout à capter des financements européens), dévastateur et ultraviolent. On sait, pour peu qu’on ait un peu suivi la multi-décennale lutte des no-tav dans la vallée de Suse, qu’un nouvel argument à prétention écologique est venu à la rescousse des affairistes et politiciens qui s’obstinent contre toute raison comptable et économique à soutenir l’entreprise : il ne s’agirait plus principalement de diminuer d’une heure la durée du trajet entre Paris et Milan, mais de permettre à des milliers de camions de franchir les Alpes à cadence soutenue sans polluer. Mais ensuite, il faudrait donc que ces camions reprennent la route : c’est pourquoi la TELT, la société qui porte se projet a voulu bâtir un autoport, immense parking aménagé et après quelques hésitations (voir plus bas) a jeté son dévolu sur San Didero, petite localité à une 15 de km de Suse. Les no-Tav l’ont occupé avec des arguments solides, comme on peut lire ci-dessous (traduit de l’italien par nos soins).
Le traitement est dans la terre
En ce moment pandémique, où, avec les coupes continues de ces dernières années dans le secteur de la Santé, on se retrouve avec un système sanitaire sans instruments, il paraît encore plus absurde de continuer à gaspiller des milliards d’euros pour la construction du TAV. Selon le projet de TELT, dans l’aire de San Didero, où se trouve le vieil autoport (jamais entré en fonction et aujourd’hui en ruines), sera construit un nouvel autoport qui remplacera l’actuel à Suse. Dans la plaine de Suse, en fait, on ne sait même pas ce qui va surgir, peut-être une station internationale, peut-être une décharge pour les gravats de percement du tunnel. Ce qui les intéresse, c’est d’avoir un moyen pour dépenser l’argent.
La gestion de cette deuxième vague pandémique montre bien ce qui est considéré comme « important » et donc à protéger, et ce qui est sacrifiable, au nom de la crise sanitaire. Santé, maladie, bien-être dépendent de l’environnement et des conditions dans…
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Auteur: lundimatin