La « bétonisation » au pied de la Tour Eiffel menace de nombreux arbres

La mairie de Paris prévoit l’abattage de plusieurs dizaines d’arbres, dont certains centenaires et bicentenaires, ainsi que la « bétonisation » du jardin du Champ-de-Mars. Avec un budget estimé à près de 110 millions d’euros, la mairie socialiste a en effet autorisé la construction aux pieds de la tour Eiffel de cinq bâtiments, dont deux boutiques-restaurants de 443 m2 de superficie, 17 kiosques de 15 à 35 m2, ainsi que des bureaux pour la Société d’exploitation de la tour Eiffel. Présentés comme des « bagageries », ces boutiques et restaurants représentent la poursuite du projet One, visant à commercialiser la zone et à aménager la ville pour les Jeux olympiques de 2024. Pour ce faire, les autorités ont également accepté le déclassement de 950 m2 d’espaces boisés classés (EBC), ainsi que la privatisation des jardins publics de Paris.

Ce projet a été critiqué par l’Autorité environnementale et rejeté par 90 % des Parisiens dans le cadre d’un sondage mené par la Commission nationale du débat public (CNDP) sur près de 6 000 personnes. L’association France Nature Environnement (FNE) Paris a par ailleurs lancé une pétition adressée à Anne Hidalgo (maire de Paris), Roselyne Bachelot (ministre de la Culture), Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique) et Fatoumata Koné (présidente du groupe écologiste de Paris). Objectif : interpeller pouvoirs et opinion publics sur la poursuite de la bétonisation du Champ-de-Mars, qui avait démarré en 2015 avec la construction d’un « mur de sécurité » en réaction aux attentats.

Face à cette contestation, le premier adjoint de la mairie socialiste, Emmanuel Grégoire, a déclaré le 30 avril qu’« aucun arbre centenaire ne sera abattu », a relayé l’AFP. Ayant déjà « réussi à baisser » le nombre d’arbres concernés par les abattages — 42 à 22 —, la mairie de Paris compte « trouver une solution [pour] deux [autres] arbres centenaires ». À l’issue de nombreuses sollicitations des pouvoirs publics par le biais de communiqués, de tribunes ou d’une lettre ouverte restée sans réponse, plusieurs associations, dont FNE Paris, SOS Paris et les Amis du Champ-de-Mars, ont lancé un appel à dons dans le but d’engager des actions en justice contre ce projet.

? S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d’une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.


La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre