La bio manque d'aides publiques, dénonce la Cour des comptes

Le constat de la Cour des comptes est sévère. La politique de soutien à l’agriculture biologique n’est tout simplement « pas à la hauteur de l’ambition affichée par les pouvoirs publics » et est « insuffisante », assène l’institution dans un rapport publié ce jeudi 30 juin. La Cour des comptes penche résolument en faveur d’un développement du bio, rappelant que les « bénéfices » pour la santé et l’environnement de ce modèle d’agriculture ne font plus de doutes.

Certes, l’agriculture biologique a connu un changement d’échelle au cours des dix dernières années en France, qui est désormais le pays européen qui consacre le plus de surface agricole à l’agriculture biologique. La part du bio dans la surface agricole est ainsi passée de 3 à 10 % de 2010 à 2021 quand la consommation de produits bio a été multipliée par 3,5. Toutefois, la France est encore loin de l’objectif qu’elle s’est fixé : parvenir à 15 % de surfaces agricoles utiles en bio d’ici à 2022.

En outre, ces résultats pour le moins mitigés ne dissuadent pas la France d’afficher des ambitions élevées pour le futur. Conformément à la feuille de route européenne, elle s’est ainsi engagée à consacrer le quart de ses terres agricoles à l’agriculture biologique d’ici à 2030.

La concurrence de labels « verts » moins exigeants

Pour Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, il faut donc « amplifier les investissements en matière d’agriculture biologique ». Il déplore que les aides de la Politique agricole commune (PAC) que la France consacre à l’agriculture bio ne soient pas à la hauteur des objectifs qu’elle s’est fixés. La moitié de l’enveloppe 2015-2020 a ainsi été consommée dès la première année.

Par ailleurs, la Cour des comptes met en cause la concurrence de labels moins exigeants que les célèbres lettres AB ou que l’eurofeuille, et pourtant soutenus par les pouvoirs publics. « La multiplication de ces labels contribue à réduire le consentement des consommateurs à payer des produits bio plus chers », indique le rapport.

La certification Haute valeur environnementale (HVE), notamment, « est en fait peu exigeante en matière environnementale, explique Pierre Moscovici. Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation soutient pourtant ce label au même titre que l’agriculture biologique ». La Cour des comptes préconise alors de renforcer la communication sur les bénéfices de l’agriculture biologique auprès du grand public….

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Auteur: Reporterre