La biométrie, la Burqa et le kickban des Talibans ?

Le principe des régimes totalitaires et/ou intégristes comme celui des Talibans est d’obliger chacun à se dissimuler au regard, à baisser les yeux, à devenir et à se faire « discret », et dans un même temps à disposer d’une capacité et d’un pouvoir de scrutation le plus fin possible sur chacun de ses sujets à des fins discrétionnaires de répression politique et idéologique déléguée aux forces armées ou aux milices locales. 

Il s’agit de tout voir et de tout savoir tout en empêchant les gens de (tout) voir et de (tout) savoir, en les obligeant à fermer les yeux sur les exactions commises, et en les incitant à dénoncer (et donc à observer) leurs voisins qui ne se conformeraient pas aux pratiques recommandées par le régime.

Comme cela est théorisé depuis longtemps sans hélas avoir besoin d’aller chercher très loin dans l’histoire ou dans la géographie, il n’est pas de Big Brother sans Little Sisters. 

La burqa et la biométrie.

Burqa. La burqa est l’un des symboles de l’asservissement contraint des femmes afghanes. Sans entrer dans aucune forme de considération religieuse (je n’ai aucune compétence pour le faire), on s’accordera simplement à constater que ce vêtement est l’incarnation de l’ambivalence au coeur de ces régimes totalitaires de scrutation : car il permet à la fois de dissimuler et de se dissimuler, de voir sans être vu. Cette ambivalence a d’ailleurs été utilisée dans nombre de fictions notamment cinématographiques pour ce renversement narratif qu’elle permet. La burqa c’est l’injonction d’un dogme sclérosé à se soustraire au regard, mais c’est aussi de manière parfaitement symétrique la (dé)monstration aux yeux de tous de ce qui ne doit pas être vu et doit être à la fois infériorisé aux yeux des autres et intériorisé par celles qui la portent.

Biométrie. Dans le sillage de la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, The Intercept nous apprend qu’ils ont « saisi des dispositifs biométriques militaires américains qui pourraient aider à identifier les Afghans qui ont aidé les forces de la coalition. » Des dispositifs d’un programme baptisé « HIIDE » (Handheld Interagency Identity Detection Equipment) et qui selon des porte-parole de l’armée américaine pourraient contenir des données sensibles permettant aux talibans de traquer des opposants ou de simples auxiliaires occasionnels des troupes de la coalition. Le Pentagone avait en effet pour projet de ficher 80% des Afghans à des fins de lutte antiterroriste.

« Les dispositifs HIIDE contiennent des données biométriques…

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Auteur: olivierertzscheid Olivier Ertzscheid