La canicule, « un avant-goût de notre futur climatique »

Une canicule exceptionnelle pour la saison va déferler sur une grande partie du pays cette semaine. La France s’apprête ainsi à vivre l’une des vagues de chaleur les plus précoces jamais observées depuis le début des relevés météo. Couplé à la sécheresse, cet épisode fait craindre le pire pour les écosystèmes alors que l’été n’a pas encore débuté. Les températures devraient atteindre d’ici mercredi largement les 32 à 35 °C sur une grande moitié sud du pays et auront du mal à descendre en dessous de 16 à 20 °C la nuit, selon les dernières prévisions météo de ce lundi 13 juin.

Il est très probable que de nombreux records mensuels pour le mois de juin soient battus. Le mercure pourrait frôler les 40 °C localement, notamment dans le Sud-Ouest, à proximité de Toulouse. À Bordeaux, ce mardi après-midi, le ressenti atteindra aussi 41 °C pour une température sous abri de 37 °C. Le pic d’intensité est attendu entre jeudi et samedi. Les trois quarts du pays connaîtront alors des températures supérieures à 35 °C. Les nuits s’annoncent également sans air, « tropicales » et étouffantes. À Perpignan, on attend jusqu’à 26 °C la nuit. Ce qui pourrait entraîner des risques majeurs pour la santé humaine.

À l’origine de ce phénomène : une bulle de chaleur. Des masses d’air torrides venues d’Afrique du Nord et de Mauritanie sont en train de remonter vers la France, aidées par une dépression météorologique au large du Portugal qui agit comme une pompe à chaleur et accélère le processus. L’air file vers le Nord comme dans un entonnoir.

« Le déni de gravité n’est plus une option »

Cette vague inédite, si tôt dans la saison, alarme les spécialistes. L’exception devient peu à peu la norme. En 2019, une canicule avait déjà frappé la France, en juin, et battu des records absolus de température. Cette année, la canicule arrive deux semaines en avance par rapport à 2019. Pour le climatologue Christophe Cassou, « nous vivons un avant-goût de notre futur climatique ».

La situation actuelle doit être replacée dans un contexte plus général. Les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Tout s’accélère et s’intensifie. Nous avons connu autant de vagues de chaleurs entre 1960 et 2005 (en 45 ans) que de 2005 à 2020 (en 15 ans) : on compte 4 vagues de chaleur avant 1960, 4 entre 1960 et 1980, 9 entre 1980 et 2000, et enfin 26 depuis 2000. En ce début du XXIe siècle, les épisodes caniculaires sont devenus…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Gaspard d’Allens Reporterre