La centrale de Gardanne bannit le bois du Brésil, sans rassurer les écolos

Marseille (Bouches-du-Rhône), correspondance

Au milieu de cet été, la centrale de Gardanne-Meyreuil (Bouches-du-Rhône), aussi appelée centrale de Provence, a recommencé à fumer. Deux ans et demi après sa mise à l’arrêt pour cause de mouvement social et de difficultés techniques, révélé par Marsactu en février 2019. Amenée à devenir la plus grosse centrale électrique à biomasse en France, elle a été érigée en symbole « d’industrialisation de la forêt » par les écologistes soucieux de son avenir et de son rôle à jouer face à la crise climatique. Leur combat dépasse le contexte français, puisqu’ils dénoncent partout à travers l’Europe et le monde la transition de vieilles centrales à charbon pour y brûler du bois, comme des initiatives climaticides et destructrices de la biodiversité des forêts.

Le 13 juillet 2021, GazelEnergie, la filiale française du groupe EPH du magnat tchèque Daniel Křetínský, propriétaire du site depuis deux ans, a annoncé par communiqué « la première étape de la procédure de redémarrage de la tranche biomasse », devant s’étaler sur 3 à 4 semaines. Au bout de celle-ci, il espère assurer une production quotidienne d’électricité à la puissance maximale de 150 mégawatts (MW). L’autre tranche de 600 MW, qui fonctionnait au charbon, a été mise à la retraite en décembre 2020. Une décision prise avant la date fatidique du 1er janvier 2022, au-delà de laquelle le recours au charbon pour la production d’électricité en France sera proscrit.

Jusque-là, depuis l’annonce il y a dix ans de la conversion de la tranche Provence 4 du charbon au bois-énergie, celle-ci n’avait jamais vraiment fonctionné. Aujourd’hui, sa mise en marche est la condition indispensable de la réalisation d’un pacte de transition validé par les services de l’État et les élus en décembre 2020. Une mégascierie, des unités de recyclage de matériaux et de production d’e-méthanol et d’hydrogène sont en projet en complément sur les 80 hectares du site industriel.

La tranche Provence 4 de la centrale de Gardanne. © Pierre Isnard-Dupuy/Reporterre

« Ce n’est pas parce que ça vient d’Europe que c’est forcément meilleur »

À l’occasion de ce démarrage, l’exploitant a revu son plan d’approvisionnement, comme l’a découvert Reporterre dans un document transmis par l’industriel au Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst). Seule nouveauté notable en 2021, mais pas des moindres :…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Pierre Isnard-Dupuy Reporterre