La cerise, fruit le plus contaminé aux pesticides

Vous reprendrez bien une ou deux cerises enduites de pesticides dangereux ? Selon une enquête de l’UFC-Que Choisir publiée jeudi 24 mars, 51 % des fruits, légumes et céréales issus de l’agriculture conventionnelle présentent des résidus de pesticides dits « à risques » — suspectés d’être cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques ou perturbateurs endocriniens.

Pour cette enquête, l’UFC-Que Choisir s’est penchée sur les résultats des 5 150 contrôles réalisés en 2019 par la Direction générale de l’alimentation et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes sur quelque 14 000 échantillons de produits bio et conventionnels. Les résultats sont accablants. 30 % des fruits, légumes et céréales examinés sont contaminés par au moins deux pesticides dangereux différents. Chez 43 % d’entre eux, les résidus sont si importants qu’ils sont mesurables et pas seulement présents à l’état de traces.

Au total, plus de 150 molécules toxiques ont été détectées. Certaines sont même interdites en France, comme le DDT ou le chlordécone. « Parfois, ces substances ne sont plus utilisées, mais persistent dans l’environnement pendant des dizaines d’années, contaminant les aliments, explique à Reporterre Elsa Abdoun, journaliste, qui a réalisé cette enquête. Parfois encore, elles sont autorisées dans d’autres pays et se retrouvent sur les produits importés. »

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Certains produits sont plus contaminés que d’autres. Ainsi, 91,9 % des échantillons de cerises testés présentaient des résidus de pesticides ; 78,4 % étaient contaminés par plusieurs pesticides et pas moins de dix substances ont été détectées, parmi lesquelles le phosmet, suspecté d’être reprotoxique. Sur les deuxième et troisième marches du podium, le céleri (91,2 % des échantillons contaminés) et le pamplemousse (90,6 %).

Réglementation en retard

Comment en est-on arrivé là ? Toutes les substances mises en évidence l’ont été à des taux inférieurs aux limites maximales de résidus autorisées (LMR). Las, cette réglementation n’est pas suffisamment protectrice. « Les agences réglementaires reconnaissent elles-mêmes qu’il peut exister un risque même dans ces limites, précise Elsa Abdoun. Tous les mutagènes et certains perturbateurs endocriniens et cancérigènes peuvent avoir des effets quel que soit le niveau d’exposition. Par ailleurs, ces…

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Auteur: Reporterre