La chasse au loup est désormais interdite en Espagne

Législation entrée en vigueur le mercredi 22 septembre 2021, la chasse au loup est désormais interdite dans toute l’Espagne. Cette décision est accueillie par les protecteurs de l’environnement qui soutiennent la protection du vivant et des écosystèmes mais est controversée auprès des éleveurs, confrontés de près aux difficultés de la cohabitation. Entre 2000 et 2500 loups vivent aujourd’hui en Espagne, dont la plupart au nord du pays.

La Sierra de la Culebra, une chaîne de montagnes du Nord-Ouest de l’Espagne, est l’habitat de la plus grande concentration de loups en Europe de l’Ouest et spécifiquement du loup ibérique. Elle est également l’un des derniers refuges de cette sous-espèce, qui est menacée.

« Lorsqu’il s’agit d’une espèce rare comme le loup ibérique, la responsabilité de sa conservation doit reposer sur tout le territoire », a affirmé le secrétaire d’Etat à l’Environnement, Hugo Morán.

Malgré son statut, le loup ibérique était jusqu’à ce jour l’unique espèce de loup dont la chasse était toujours pleinement légale en occident. Les régions du nord de l’Espagne considèrent que le loup est une espèce à réguler de la main de l’homme.

En Cantabrie notamment a été décrétée fin juillet 2021 la mise à mort de 34 loups.

Plusieurs régions du nord sont opposées à cette législation : la Cantabrie, les Asturies, la Galice et la Castille-et-Léon promettent de déposer un recours en justice. Les éleveurs sont particulièrement inquiets. Ana Vega, éleveuse à Ungilde (Castille-et-Léon), montre par de nombreux clichés que les attaques sur ses bêtes sont régulières et elle demande des aides.

Dans le système d’élevage espagnol, les bêtes paissent à l’air libre et le coût face aux prédateurs est lourd. Il faut pouvoir nourrir et vacciner les protecteurs des troupeaux, les mastiffs, des chiens massifs. Ana a également payé des tracteurs pour se débarrasser des herbes hautes sur vingt hectares de pâturage, là où les loups peuvent se cacher.

Les études sont cependant formelles, le retour des cervidés et du loup dans l’hémisphère nord soutient la régénération des écosystèmes.

Les ongulés existent aujourd’hui en trop grand nombre dans la forêt du fait de l’absence du grand prédateur, et dévorent la végétation, ce qui entraîne la disparition de plusieurs espèces. La présence du loup oblige les proies à se concentrer sur les plantes les plus nourricières et à se déplacer rapidement, ce qui…

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Auteur: Maïté Debove