La Chine dévaste l'environnement du pays des Ouïghours

Monde
Chine

Steven De Magalhaes est chargé de plaidoyer à l’Institut ouïghour d’Europe.


« Briser leur lignée, couper leurs racines, rompre leurs liens, anéantir leurs origines », « Tous les éliminer… les détruire entièrement. » Voilà les termes guidant la politique des autorités chinoises en région ouïghoure, une province du nord-ouest de la Chine. Cette région est aussi appelée « Xinjiang » depuis 1884, ce qui signifie « nouveau territoire ». Un nom qui illustre bien le rapport colonial qui la lie à la Chine.

Depuis au moins 2016, on y constate des violences politiques extrêmes et protéiformes. Un à trois millions de Ouïghour·e·s sont interné·e·s dans des camps de concentration pour une multitude de motifs dérisoires, dont le port de la barbe ou du foulard, des contacts avec des personnes à l’étranger, l’activation de certaines applications sur son téléphone, etc. Des témoignages de rescapé·e·s font état de tortures, d’agressions sexuelles et de viols dans les camps. Les Ouïghour·e·s sont également soumis·e·s au travail forcé au profit d’entreprises chinoises et de multinationales occidentales, et font face à la destruction de leur héritage culturel, religieux (plus de la moitié des mosquées et des cimetières sacrés ouïghours ont été rasés ou endommagés depuis 2017), et architectural, comme l’illustre la destruction de la « vieille ville » de Kashgar dès 2009.

Des travailleuses ouïghoures de l’entreprise Taekwang Shoe Manufacturing (qui fournit Nike notamment), en 2019. China Ethnic Religion Net

Deux cibles sont privilégiées par la politique génocidaire chinoise : les enfants, transférés dans des orphelinats et pensionnats chinois où ils sont coupés de leur environnement familial et culturel ; les femmes, massivement stérilisées de force, au point que le taux de natalité a baissé de 50 % dans la région entre 2017 et 2019.

Contre les Ouïghour·e·s et autres minorités turciques (Kazakhs, Kirghizs, Ouzbeks, Tatars), l’État chinois orchestre un génocide lent. Ces crimes sont désormais largement documentés grâce aux images satellites des camps, aux témoignages, aux fuites de documents chinois, aux chercheuses et chercheurs spécialisé·e·s et à la presse. Leur dénonciation relève tout autant du féminisme que de l’anticolonialisme, de l’anticapitalisme et de l’antiracisme.

Pétrole, de gaz, de charbon, d’uranium….aspirés pour l’industrie chinoise

Jusqu’ici, la question environnementale est restée dans…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre