La Chine et la Russie lancent une « économie de résistance mondiale » — Alastair CROOKE

Bien qu’il y ait eu auparavant des aperçus alléchants, ce n’est qu’aujourd’hui – après Anchorage – que la position et la rhétorique dures de la Chine ont été pleinement révélées et que les pourparlers ont confirmé l’intention des États-Unis de bloquer l’ascension de la Chine.

Si l’on suppose que cette initiative de « résistance » constitue une sorte de « piqûre » à Washington – en sapant les ambitions iraniennes de Biden, pour se venger des États-Unis qui crient haut et fort aux « crimes de guerre » (« génocide » au Xinjiang) – alors on passe totalement à côté de son importance. La portée du pacte avec l’Iran dépasse de loin le commerce et l’investissement, comme l’a souligné un commentateur de médias d’État chinois : « En l’état actuel des choses, cet accord (le pacte avec l’Iran) va totalement bouleverser le paysage géopolitique dominant dans la région de l’Asie occidentale, soumise depuis si longtemps à l’hégémonie des États-Unis ».

Voici donc l’essence de la formule « un combattant intelligent qui cherche à imposer sa volonté » : la Chine, la Russie ou l’Iran n’ont pas besoin d’entrer en guerre pour y parvenir ; ils se contentent « d’appliquer » la formule. Ils peuvent le faire – tout simplement. Ils n’ont pas besoin d’une révolution pour le faire, car ils n’ont aucun intérêt à combattre les États-Unis.

Qu’est-ce que cette formule ? Il ne s’agit pas seulement d’un pacte de commerce et d’investissement avec Téhéran, ni d’une simple entraide entre alliés. La « résistance » réside précisément dans la manière dont ils essaient de s’entraider. Il s’agit d’un mode de développement économique. Il représente la notion selon laquelle toute ressource génératrice de rente – monopoles bancaires, fonciers, ressources naturelles et infrastructures naturelles – devrait appartenir au domaine public afin de répondre aux besoins fondamentaux de tous – gratuitement.

L’alternative consiste simplement à privatiser ces « biens publics » (comme en Occident), où ils sont fournis à un coût maximal financiarisé – les taux d’intérêt, les dividendes, les frais de gestion et les manipulations d’entreprise pour le gain financier.

Il s’agit alors d’une approche économique véritablement différente. Pour donner un exemple : L’extension du métro de la Deuxième Avenue à New York a coûté 6 milliards de dollars, soit 2 milliards de dollars par mile – le transport urbain de masse le…

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Auteur: Alastair CROOKE Le grand soir