La Chine resserre le nœud coulant autour du cou de Taiwan — Sergueï Savchuk.

Alors que tout le monde regardait les manœuvres et les exercices de la marine de l’APL, Pékin a porté un coup discret mais parfaitement calibré et dévastateur. Depuis le 3 août, il est strictement interdit de livrer du sable à Taïwan.

Pour Taïwan, c’est bien pire qu’une invasion militaire directe et un débarquement amphibie.

Commençons par le plus simple et le plus évident. Bien que nous vivions au XXIe siècle, où les télescopes spatiaux peuvent réaliser des images de qualité de galaxies distantes de nous de 500 millions d’années-lumière, la construction d’une maison, même la plus simple, est impossible, tout comme il y a des centaines d’années, sans l’utilisation de sable. Il est ajouté aux mélanges de construction, mélangé au ciment et aux pierres concassées, et transformé en matériaux de plâtre. Une telle interdiction peut sembler être une blague et une farce pour certains, mais pas pour les habitants de Taïwan, Hong Kong et Macao. L’ambassade de la RPC aux États-Unis publie des statistiques commerciales officielles qui montrent que 90% du sable consommé dans ces régions provient de Chine continentale.

Rien qu’à Taïwan, le marché de la construction était évalué à 82,1 milliards de dollars en 2021.

Les chiffres bruts ne disent pas tout, mais il y a quelques faits fondamentaux à comprendre. Taïwan est un pays insulaire d’une superficie de seulement 36 000 kilomètres carrés ; en comparaison, cela correspond à la superficie de la région de Yaroslavl. Dans le même temps, il y a 1,2 million de personnes dans cette région russe tandis que Taïwan en compte 23 millions. Naturellement, avec une telle surpopulation et une telle rareté des terrains, le vecteur de la construction sera dirigé vers le haut, c’est-à-dire que des bâtiments de plus en plus hauts, dont la construction est impossible sans les types modernes de béton, seront construits sur le site sans aucune alternative. Au début de cette année, la structure du marché de la construction sur l’île était la suivante : environ 55% des constructions étaient des logements, le reste étant réparti à parts à peu près égales entre les secteurs de l’immobilier commercial, ainsi que toutes sortes d’infrastructures et d’installations du complexe énergétique et pétrolier. L’introduction de l’embargo sur le « sable » aurait pour effet, si ce n’est d’anéantir complètement le secteur local de la construction, au moins de le mettre à la limite de la survie. La suite logique de ces sanctions sera la hausse…

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Auteur: Sergueï Savchuk. Le grand soir