La CIA, la plaie ouverte des Etats-Unis — Edward SNOWDEN

Cela ne fait à peine un mois que le président Biden est monté sur les marches de l’Independence Hall de Philadelphie, déclarant qu’il était de son devoir de s’assurer que chacun d’entre nous comprenne que la faction centrale de son opposition politique est constituée d’extrémistes qui « menacent les fondements mêmes de notre République » . Flanqué des icônes en uniforme de son armée et debout sur une scène à la Leni Riefenstahl, le leader a serré les poings pour illustrer le fait de protéger l’avenir des forces de « la peur, de la division et des ténèbres ». Les mots tombant du téléprompteur étaient riches du langage de la violence, une « dague à la gorge » émergeant de « l’ombre des mensonges ».

« Ce qui se passe dans notre pays », a déclaré le président, « n’est pas normal ».

A-t-il tort de penser cela ? La question que le discours entendait soulever – celle qui s’est perdue dans cet apparat involontairement crapuleux – est de savoir si et comment nous allons continuer à être une démocratie et une nation guidé par des lois. Malgré toutes les discussions sur Twitter concernant les propositions de Biden, ses prémisses n’ont guère été prises en compte.

La démocratie et l’État de droit ont été si souvent invoqués comme faisant partie de l’image de marque de la politique américaine que nous considérons tout simplement comme acquis le fait de bénéficier des deux.

Avons-nous raison de penser cela ?

Notre brillante nation faite de droits célèbre cette année deux anniversaires : le 70e anniversaire de la National Security Agency, sur laquelle je me suis déjà exprimé, et le 75e anniversaire de la Central Intelligence Agency.

La CIA a été fondée dans le sillage de la loi de 1947 sur la sécurité nationale. Cette loi prévoyait qu’il n’était pas nécessaire que les tribunaux et le Congrès supervisent une simple installation d’agrégation d’informations, et la subordonnait donc exclusivement au président, par le biais du Conseil national de sécurité qu’il contrôle.

En l’espace d’un an, la jeune agence avait déjà échappé aux limites de son rôle prévu, la simple collecte et analyse de renseignements, pour créer une division d’opérations secrètes. En l’espace d’une décennie, la CIA dirigeait la couverture des médias des EU, renversait des gouvernements démocratiquement élus (parfois simplement au profit d’une entreprise favorite), mettait en place des équipes de propagande pour manipuler l’opinion publique, lançait une…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Edward SNOWDEN Le grand soir