La colère d’un précaire écœuré

La colère d’un précaire écœuré

Faute de moyens, faute de recrutements pour assurer nos enseignements, nos recherches, nos travaux et nos études dans des conditions acceptables durant l’épidémie de COVID-19, la rentrée universitaire s’organise dans des conditions déplorables. Les personnes plus fortement affectées par cette violence gestionnaire sont celles qui sont contraintes de vivre dans la précarité, étudiant·es comme travailleur·ses. C’est pourquoi nous republions aujourd’hui ce témoignage d’un précaire écœuré.

Jeune étudiant, j’ai fait le rêve d’exercer un métier, celui d’être enseignant-chercheur, maître de conférences.

J’ai fait tout ce qu’il fallait pour y parvenir : un master recherche avec mention dans la prestigieuse école de Sciences Po Paris, celle-là même qui produit présidents et ministres (qui n’ont pas choisi la même voie professionnelle et politique que moi, la comparaison s’arrête là, je ne veux rien avoir de comparable avec ces minables) ; j’ai écrit une thèse validée avec la plus haute mention qui soit ; j’ai été qualifié à exercer les fonctions de maître de conférences dans trois disciplines ; je viens de publier un livre que j’ai coécrit et un autre que j’ai co-dirigé va sortir prochainement ; j’ai publié également treize articles dans des revues à comité de lecture, dont trois classés, sept chapitres d’ouvrage, quatorze articles dans des revues sans comité de lecture, organisé deux colloques internationaux et trois journées d’études ; j’ai enseigné plus de 900 heures. Et pourtant.

Et pourtant, je suis au chômage depuis maintenant près de 6 ans. J’ai bien eu une audition l’année dernière à la Sorbonne, la prestigieuse Université dont le nom fait rêver dans le…

Auteur : gillesmartinet
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