La colère franchit un cap sur les campus américains 

Le campus de l’université Columbia offre deux visages très différents en cette fin avril. D’un côté, certains étudiants se pavanent déjà dans leur tenue bleue de « graduation », la traditionnelle cérémonie de remise des diplômes qui aura lieu à la mi-mai. De l’autre, un campement pro-palestinien de dizaines de tentes occupe une pelouse dans la partie sud.

Les journalistes n’ont pas accès à ce site baptisé « campement de solidarité avec Gaza », mais de l’extérieur on y aperçoit des drapeaux palestiniens de toute taille. Entre les tentes, de nombreux étudiants en keffieh, au visage partiellement couvert d’un masque, se baladent et discutent. À l’entrée, une liste de dix « directives » apparaît sur un tableau : « Ne pas interagir avec les contre-manifestants », « Ne pas partager les noms des gens croisés dans ce campement » avec la police new-yorkaise ou encore « Approcher d’éventuels conflits avec l’intention de les résoudre ».

Il existe une continuité évidente entre les mouvements de jeunesse récents aux États-Unis et les manifestations actuelles sur les campus.

T. Cabello

«C’est comme du camping, sauf que nous faisons communauté en soutien aux Gazaouis assassinés», explique une étudiante de 21 ans qui se fait appeler « W ». Comme d’autres sur place, elle ne veut pas donner son nom complet par peur de représailles. Du camping, certes, mais sous haute surveillance. Dressé mercredi 17 avril à l’appel de plusieurs organisations étudiantes pro-palestiniennes, le site est au cœur d’une intense attention médiatique et politique. Depuis que la présidente de l’établissement, Minouche Shafik, a tenté de le faire démanteler en mobilisant la police de New York (NYPD) au lendemain de son installation, presse, influenceurs, élus et militants se succèdent pour encourager ou dénoncer les…

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Auteur: Alexis Buisson