En Inde et au Sri Lanka, les ouvrier·es de la cueillette du thé sont en grève contre des salaires au plus bas et les promesses non tenues du gouvernement.
Peut-on boire du thé sans humer son goût amer ? 400 000 grévistes le rappellent au reste du monde. Au nord-est de l’Inde, le thé Assam passe de la récolte à la révolte, avec cette grève mobilisant 400 000 cueilleuses et cueilleurs de thé depuis vendredi 9 octobre. Elles (surtout des femmes) protestent contre l’échec du gouvernement indien à assurer sa promesse d’une hausse de salaire, de l’équivalent actuel de moins de 2 € par jour, à 4 €*. Une promesse que le gouvernement n’a pas non plus tenue en 2018. En cas de refus de l’augmentation, le syndicat Assam Chah Mazdoor Sangha promet « un mouvement plus agressif », après manifs à vélo et chaînes humaines.
Le travail de cueillette des feuilles n’est pas seulement exploité, payé une misère, il est dangereux : mortalité infantile et mortalité (double de la moyenne du pays) pendant les grossesses du fait du manque d’accès aux soins, tuberculose et autres maladies respiratoires contractées sans protection lors des aspersions de pesticides… Sans parler des atteintes aux droits humains héritées de l’ère de l’Empire colonial britannique, dont le travail illégal des enfants de moins que 15 ans. Et le comble pour des fournisseurs du thé mondial, un « accès réduit à l’eau potable ». L’industrie du thé, la seconde dans le monde après la Chine, emploie 3,5 millions d’ouvrier·es en Inde.
Dans le Sri Lanka voisin, le petit peuple de la cueillette s’insurge aussi contre les exigences de productivité et les baisses de salaires. Sans parler des hébergements lamentables, sans sanitaires ni eau courante… La première grève a été lancée le 25 septembre, mais la protestation infuse depuis longtemps, avec déjà des grèves en février et décembre 2019. L’export de thé « de…
Auteur: Nicolas De La Casinière
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