La composition des aliments modifiée sans que le consommateur en soit informé

Les rayons des huiles végétales sont vides dans les supermarchés, et certains autres commencent à se dégarnir. Depuis l’invasion de la Russie en Ukraine le 24 février, la pénurie d’huile de tournesol se fait ressentir en Europe, contraignant l’industrie agroalimentaire à modifier les recettes de ses produits alimentaires. Mais ce ne sont pas les seules denrées subissant les conséquences des pénuries. Pour pallier à ce problème, le ministère de l’Économie a annoncé le 26 avril que les industriels pourront déroger à l’obligation d’informer les consommateurs sur la nouvelle composition des produits alimentaires durant les six prochains mois.

Ces dérogations concernent les plats préparés, les snacks, les produits laitiers, les pâtes, les céréales ou encore les viandes. Pendant les deux mois qui suivent, les industriels n’auront pas à préciser les changements de recettes sur leur site internet. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) précise que ces dérogations d’étiquetage ont pour but de « permettre la poursuite de la production ».

Font exception les produits pouvant représenter un risque pour le consommateur, par exemple s’ils contiennent des substances allergènes. Une « information directe », « visible » et « lisible » doit alors être apposée sur l’emballage. Il en est de même pour des produits certifiés (« sans huile de palme », « sans OGM », « nourri sans OGM » et « issu de l’agriculture biologique »), dans le cas d’un ajout d’huile de palme ou d’OGM.

Informations opaques

Pour vérifier si la composition d’un produit a changé, la DGCCRF a mis en place un moteur de recherche et une liste sur les produits concernés par les changements de composition. On peut ainsi y trouver des « empanadas au saumon » de la marque L’Apéro du poissonnier, des « gnocchis à poêler » de la marque Auchan ou E.Leclerc, des « crumbles aux pommes » de Saveurs U, entre autres.

Camille Dorioz, de l’ONG Foodwatch, regrette cependant que ces plateformes soient difficiles d’accès et d’utilisation : « C’est difficile de trouver ces outils sur internet autrement que par le site de la DGCCRF, ainsi que de s’en servir. Les distributeurs se sont aussi engagés à installer des QR codes afin de vérifier les produits sur internet. Mais les consommateurs ne sont pas censés utiliser un moteur de recherche pour voir la composition de chaque produit lorsqu’ils font les courses. »

Début…

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Auteur: Reporterre