La Covid mal reconnue en maladie professionnelle pour les soignants : « Un raz-de-marée de mépris »

Le décret permettant la reconnaissance automatique de la Covid-19 en maladie professionnelle pour les soignants a été publié le 14 septembre. Jugé très restrictif par la majorité des syndicats, il écarte une grande partie du personnel médical, tout comme l’ensemble des autres professions ayant été en première ligne pendant le confinement.

C’est un décret que les professionnels de santé attendaient depuis de nombreuses semaines. Paru au Journal officiel du 14 septembre, celui-ci établit enfin la reconnaissance de la Covid-19 comme maladie professionnelle pour les soignants. Mais à des conditions très restrictives. Ne sont ainsi prises en compte que les « affections respiratoires aiguës causées par une infection au SARS-CoV2, (…) et ayant nécessité une oxygénothérapie ou toute autre forme d’assistance ventilatoire, attestée par des comptes rendus médicaux, ou ayant entraîné le décès ». Bref, seuls les formes très sévères de la maladie sont prises en compte.

« Un positionnement immonde », pour Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), qui se dit extrêmement « choqué ». Isabelle Godard, secrétaire générale de l’union syndicale départementale santé et action sociale de la CGT abonde : « On ne peut qu’être en colère. Ce n’est même plus la goutte de trop mais un raz-de-marée de mépris. On a été applaudis à 20 heures, on est allés travailler en se mettant en danger avec du matériel insuffisant… Le monde d’après est pire que le monde d’avant. »

« On prend ça comme une trahison »

Surtout, ce décret semble bien loin de la promesse initiale du gouvernement. « On n’est pas du tout sur ce qui avait été annoncé en mars, on prend ça comme une trahison », s’énerve également Yves Morice, représentant Sud santé sociaux.

Auteur : Rozenn Le Carboulec
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