La crise du Covid a dévoilé les affligeantes tendances infantiles de la démocratie occidentale — Marc VANDEPITTE

La politique de lutte contre la pandémie des gouvernements occidentaux a tout en commun avec un comportement enfantin : un penchant pour la gratification immédiate et une tendance à vouloir tout garder pour soi. Cela ne présage rien de bon pour la lutte contre le réchauffement de la planète ou contre la prochaine pandémie.

La recherche d’une gratification immédiate est généralement associée aux enfants. Ils ne peuvent penser à long terme et n’ont pas encore le contrôle de leurs impulsions. Il ne peut donc être question de postposer, ils veulent tout obtenir le plus rapidement possible.

La même tendance pénible est à l’œuvre dans la gestion de la crise du Covid par les Occidentaux. Les mesures de sécurité ne sont jamais annulées assez vite. La fin de la pandémie est annoncée à tout bout de champ. Les assouplissements prématurés à l’automne et à Noël l’année dernière ont chaque fois entraîné une nouvelle vague, provoquant des dizaines de milliers de décès évitables.

L’explication réside peut-être dans le fait que nos démocraties sont fondées sur les succès électoraux. L’horizon d’un politicien, c’est le prochain scrutin et non pas un objectif à long terme. Ce même raisonnement à court terme se reflète d’ailleurs aussi dans l’absence de prévention de la crise actuelle du Covid. Depuis l’apparition de deux autres coronavirus, le SRAS en 2002 et le MERS en 2012, les scientifiques ne cessent de nous mettre en garde contre une nouvelle pandémie (1).

Un ensemble de mesures est nécessaire pour la prévenir (2). On estime que celles-ci coûteront environ 20 milliards de dollars, soit 800 fois moins que ce que la crise du Covid nous a coûté jusqu’à présent. Sans parler de la tragédie humaine que représentent au moins 10 millions de morts supplémentaires à cause du Covid-19. Pourtant, les gouvernements ne font rien.

Une deuxième tendance que nous observons chez les enfants, c’est qu’ils veulent tout garder pour eux. Là aussi, la campagne mondiale de vaccination en est une illustration flagrante. Jusqu’à présent, 84 % des vaccins ont été administrés dans les pays riches. Les pays à faible revenu doivent se contenter de 0,3% des doses. Alors que les pays riches disposent d’un excédent combiné de 2,5 milliards de vaccins et prévoient des rappels, seule une personne sur dix dans les 70 pays les plus pauvres aura été vaccinée d’ici la fin 2021.

Le comportement thésaurisateur des pays occidentaux n’est pas seulement puéril, mais aussi très peu clairvoyant….

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Auteur: Marc VANDEPITTE Le grand soir