La culpabilité d'Israël et l'innocence du Père Noël

La veille de Noël, un écrit de Houria Bouteldja intitulé « L’Anti-tatarisme palestinien (et des banlieues) n’existe pas », paru initialement sur un blog de Mediapart, a suscité un certain émoi : l’ex-porte-parole du PIR y proposait une analyse géopolitique des insultes antisémites et antisionistes dont Miss Provence avait été la cible (son papa étant israélien), ainsi que des réactions que cela avait suscité.

Le texte fut rapidement retiré par Mediapart, qui n’a manifestement pas souhaité l’abriter. Il est depuis accessible sur d’autres sites, notamment celui de l’UJFP.

Une polémique mettant aux prises Houria Bouteldja et Miss Provence, voilà qui risquait en effet de troubler certains hommes, certaines femmes. Je demande toutefois aux lecteurs et lectrices de LM de garder leur calme. Ne montons pas sur de grands chevaux. Autrement dit, contre vents et marées, ne cédons pas à l’injonction de s’indigner, analysons, d’autant que ce texte de Bouteldja – elle est coutumière du fait – juxtapose des énoncés salutaires à d’obscènes fanfaronnades, et qu’il est toujours à craindre que l’indignation consensuelle ne vise pas tant l’obscène que le salutaire.

Qu’est-ce qu’il y a de salutaire, ou de bienvenu, dans son texte ? Principalement une chose, à savoir sa remarque au sujet de la différence de traitement médiatique, politique et juridique entre Miss Provence, dont le papa est donc israélien, et Miss Dialo, dont la peau est noire, l’une et l’autre ayant pourtant été la cible d’insultes de même nature (si ce n’est que la diffusion à la radio de propos d’inspiration raciste est autrement plus scandaleuse, sinon inquiétante, que leur diffusion désorganisée sur les « réseaux sociaux »). Je souscris entièrement à ce que Bouteldja écrit à ce sujet :

« Faire de l’antisémitisme un scandale national et minimiser la négrophobie est dans les faits pire que le fameux…

Auteur: lundimatin
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