La décision de la COP15 : protéger 30 % des terres du globe

« L’accord est adopté », déclare Huang Runqiu, le président chinois de la COP15, au bout d’une nuit de marathon diplomatique, lundi matin 19 décembre. À Montréal, les 196 parties à la Convention sur la diversité biologique — 195 États et l’Union européenne (UE) — ont adopté un « pacte de paix avec la nature ».

Nommé « accord de Kunming-Montréal », le texte succède aux « accords d’Aichi », une série d’objectifs adoptés en 2010 au Japon et qui s’étaient achevés, en 2020, par un constat d’échec. Fruit de quatre années de négociations âpres, il dresse un chemin pour « enrayer et inverser » l’effondrement du vivant « d’ici à 2030 ».

Protéger 30 % des terres et des mers d’ici 2030

Pour y parvenir, lors de cette « COP de la décennie », les exécutifs du monde entier se sont fixés une feuille de route en 23 cibles. La plus emblématique consiste à protéger 30 % des terres et des mers du globe d’ici 2030. À ce jour, 17 % des terres et 8 % des mers sont sauvegardées.

Cet objectif « est la nouvelle étoile polaire que nous utiliserons pour naviguer vers le rétablissement de la nature », a réagi Masha Kalinina, de l’ONG Pew Charitable Trusts, auprès de l’AFP. Mais, selon plusieurs négociateurs, la vision chinoise l’a emporté : les 30 % seront calculés à l’échelle de la planète, c’est-à-dire que les pays ne sont pas tenus, à l’échelle nationale, de protéger 30 % de leur territoire.

D’autres objectifs importants figurent dans cet accord :

  • Réduire de moitié le « risque global » causé par les pesticides et les « produits chimiques très dangereux ».
  • Restaurer au moins 30 % des espaces marins et terrestres dégradés et à diminuer le taux d’introduction des espèces envahissantes de 50 %.
  • Mettre un terme aux extinctions d’espèces menacées par les activités humaines et « réduire significativement » le risque de disparition.
  • Les secteurs agricoles, forestiers et de la pêche devront être gérés de manière durable, notamment grâce au développement de l’agroécologie, une mention poussée par la France.

Les peuples autochtones, « gardiens de la biodiversité »

Les parties ont également souligné le rôle essentiel des peuples autochtones comme « gardiens de la biodiversité ». Ils sont cités dès le début de l’accord, qui prévoit de « donner la priorité à la conservation des systèmes d’aires protégées représentatifs sur le plan écologique […] reconnaissant les territoires et les…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi Reporterre