La décroissance au cœur du deuxième débat de la primaire écologiste

Ils ont enfin eu l’occasion d’échanger sur le climat. Les cinq candidats à la primaire du pôle écologiste – Delphine Batho, Jean-Marc Governatori, Yannick Jadot, Éric Piolle et Sandrine Rousseau – ont débattu pendant plus de deux heures, mercredi 8 septembre, lors d’une émission organisée par LCI, Loopsider et Le Figaro. Quelques jours plus tôt, lors du premier débat public diffusé sur France Info, les discussions étaient restées en surface. Les questions des journalistes s’étaient focalisées sur le financement de la transition écologique et le nucléaire — en passant par une longue discussion sur la sécurité et la laïcité.

Cette fois-ci, les prétendants à l’investiture verte ont réellement pu échanger. Alimentation, agriculture, animaux, transports, fiscalité… Les cinq candidats ont été à même de débattre longuement sur différents aspects de l’écologie — même si, en fin d’émission, les journalistes n’ont pas pu s’empêcher de les questionner sur l’islam et l’immigration. Ils ont pu confronter leurs projets présidentiels, et un point de tension est apparu autour de la notion de décroissance.

Tous les cinq ans, des sujets jusqu’alors marginaux s’imposent dans le débat de l’élection présidentielle. Nous avions le revenu universel en 2017, porté par le socialiste Benoît Hamon ; accueillons désormais la décroissance, emmenée par l’ancienne ministre de l’Écologie Delphine Batho. Dans chaque interview, chaque prise de parole publique, elle l’affirme haut et fort : elle veut la décroissance en France. Et elle est la seule des cinq candidats à le faire de cette façon.

Delphine Batho est la seule candidate à prôner ouvertement la décroissance. Capture d’écran LCI.

« On parle du fait de ne plus baser les décisions sur l’obsession de l’augmentation du PIB [produit intérieur brut], a-t-elle dit. On parle du fait de remplacer comme boussole ce PIB par un indice de santé sociale, par le niveau d’éducation, par la réduction des émissions de gaz à effet de serre. » En développant son propos, elle a affirmé que la décroissance pouvait être financée… directement par elle-même. « Par exemple, si 9 milliards d’euros sont aujourd’hui mis sur les engrais, les pesticides, le burn-out des paysans, l’endettement des exploitations agricoles… On les prend et on les met sur l’agriculture biologique, qui produit une alimentaire saine et locale, n’empoisonne pas nos enfants, rend les paysans heureux et respecte la biodiversité. La…

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Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre