La décroissance profitera aux pauvres

Le Collectif Passerelle a pour objectif de faire connaître les liens entre recherche scientifique, impératifs écologiques, conséquences des choix technologiques et action politique.


Dans le capitalisme, il y a des gagnants et des perdants. Rien de nouveau. Mais les gagnants réussissent à persuader les perdants qu’eux aussi gagneront. Un jour. Grâce à un miracle. Point d’hostie ni de transfiguration ; juste la croissance. « La marée montante élève tous les bateaux », répètent-ils à l’envi.

Or la croissance économique n’a jamais permis à tout le monde de manger. Après cinquante ans d’essor capitaliste effréné, plus d’un milliard d’êtres humains vivent avec moins d’un dollar par jour et n’ont pas accès à l’eau salubre, et dans un pays riche comme la France, le taux de pauvreté ne cesse d’augmenter. Par ailleurs il est aujourd’hui reconnu qu’elle rend le climat invivable, saccage la biodiversité et asphyxie le monde sous ses déchets. Dès lors, la décroissance n’est plus un choix, mais une nécessité. Alors, comment contrer les gagnants du capitalisme et, à l’inverse, convaincre ses perdants qu’ils ont tout à gagner à la dé/croissance ? Comment transformer une notion en apparence négative en arme positive pour les exploité.e.s ?

Bien plus de « perdants » que de « gagnants »

Les exploité.e.s, les perdant.e.s ne manquent pas : pas seulement les personnes sans abri et sans ressources qui dorment sous les ponts des autoroutes et sur les perrons des portes, mais les migrant.e.s, économiques et/ou climatiques, les ouvrières vietnamiennes ou éthiopiennes qui fabriquent nos vestes et nos chaussures, les prostituées colombiennes ou congolaises, les enfants dans les mines, tellement moins chers que des machines, l’ensemble du vivant étouffé par les pots d’échappement et noyé sous les billes de microplastique. Sans parler des millions d’habitant.e.s des pays industrialisés dont les salaires ne suffisent plus, ou qui n’ont plus que des emplois précaires et dont la trajectoire sociale se limite à passer d’Uber à Deliveroo.

Pour comprendre que la dé/croissance leur (nous) profitera, il faut d’abord la définir : dans un article récent, l’économiste engagé pour la décroissance Timothée Parrique la définit ainsi : « Une stratégie qui consiste à réduire le métabolisme biophysique de l’économie, plafonner l’accumulation de la richesse, simplifier les besoins et décentraliser le pouvoir au profit des citoyens. »

« Réduire le métabolisme…

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Auteur: Reporterre