Sophie Binet préfère voir le verre à moitié plein. La bataille de l’opinion a été remportée de manière écrasante et un mouvement de masse a émergé. Mais pour quels résultats ? La question reste rarement posée. Même dans les médias pseudo alternatifs qui cuisinent Sophie Binet avec la férocité d’un journaliste de France Inter face à un membre du gouvernement. La CGT communique notamment sur les adhésions en masse. Sans doute pour préparer des défaites encore plus massives. Pour la CGT, il n’y a pas eu une défaite humiliante. Il y a simplement un méchant Macron qui bafoue tous les droits et méprise l’opinion. Difficile de dire le contraire. Mais trop facile de s’arrêter à cet aspect.
Le mouvement contre la réforme des retraites n’a pas été un véritable mouvement social. Il n’y avait pas de grèves reconductibles qui permettent de briser la routine du travail pour créer de la solidarité de classe. C’était un mouvement d’opinion porté par des fonctionnaires en pré-retraites. Mais aucun débordement ne s’observe. Les actions de blocage sont portées par la CGT et visent davantage à soutenir des secteurs syndiqués plutôt qu’à élargir la lutte. Les militants autonomes et même le résidu de Gilets jaunes n’ont pas été capables d’impulser des blocages de sites de production qui permettent d’attaquer le profit d’une entreprise et de mettre en actions ses salariés.
Mais il faut retenir de ce mouvement la sagesse de Laurent Berger. Si le pouvoir refuse de dialoguer avec des bureaucrates syndicaux prêts au moindre compromis, c’est la faillite du modèle démocratique. Les médias prétendent et espèrent que cette situation va profiter à Le Pen et à sa boutique fasciste. Mais le chef de la CFDT, qui a le mérite de la lucidité, confie redouter des révoltes plus sauvages et spontanées en dehors d’un encadrement syndical.
Les manifs de nuit qui ont éclaté après le 49.3 apparaissent comme la…
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Auteur: IAATA