La dernière ignominie de Reporters sans frontières — Jacques-Marie BOURGET

Chaque décembre Reporters sans frontières publie son « Bilan de l’année ». Un document à prétention mondiale censé répertorier tous les mauvais sorts faits aux journalistes où qu’ils se trouvent. La livraison 2022 s’étire sur 24 pages, ponctuées de statistiques donnant une allure de sérieux aux jugements des experts en liberté de RSF. Au final une notice de « Méthodologie » vient éclairer le lecteur forcément effondré par la cruauté humaine. Dommage que ces juges, désignés arbitres par eux-mêmes, ne livrent pas leur définition du « journaliste ». Ainsi, l’ONG s’étant affrontée en France à de jeunes baroudeurs du Web, on a compris que la « grande presse et le bien-penser » étaient le port d’attache de RSF. Est vite tamponné « complotiste » tout quidam qui ne porte pas les lunettes de l’ONG (1) (2).

Financée par la partie la plus riche de notre planète (Etats-Unis, Europe), la priorité de RSF est donc de soutenir ses sponsors. Des démocraties exemplaires qui, en moins d’un demi-siècle avec les Carter, Reagan, Clinton, Bush, Bush bis et le doux Obama, comptent plus de 3 millions de cadavres dans leurs placards. Des dirigeants assez habiles pour remplir à la fois les comptes en banques de leurs trusts et les cimetières du vilain monde. Sans incrimination de « crimes contre l’humanité » ni même de critiques. En tout cas jamais de sérieuses issues de RSF (3) (4). Le « Bilan 2022 » qui nous régale aujourd’hui est précédé d’un texte de Christophe Deloire, le nouveau Robert Ménard qui, en tant que Secrétaire Général, dirige l’Organisation :

« Les régimes dictatoriaux et autoritaires effectuent un remplissage accéléré de leurs prisons en incarcérant des journalistes. Ce nouveau record du nombre de journalistes détenus confirme l’impérieuse et urgente nécessité de résister à ces pouvoirs sans scrupules et d’exercer notre solidarité active avec tous ceux qui portent l’idéal de liberté, d’indépendance et de pluralisme de l’information. » En note de style ce n’est pas terrible. Utiliser deux fois « journaliste » en six mots ne fait pas du Flaubert. Mais ici n’est pas la honte. Elle est dans l’absence dans cet éditorial de deux noms de famille, car ils sont des nôtres, ceux de journalistes exemplaires : Shireen Abu Akleh et Julian Assange. L’une assassinée par Israël, l’autre emprisonné et mentalement torturé par le Royaume Uni et l’Amérique, deux Etats qui font modèle pour RSF.

Allez au supermarché et posez cette…

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Auteur: Jacques-Marie BOURGET Le grand soir