La dernière papeterie française à fabriquer du papier 100% recyclé est menacée d’une fermeture définitive

La papeterie Chapelle-Darblay est un fleuron de l’industrie française. Seule usine du pays à produire du papier journal 100% recyclé, cette entreprise écologique et rentable est pourtant menacée de fermer définitivement le 15 juin. En effet, le groupe finlandais UPM, son propriétaire, a décidé de la démanteler pour délocaliser l’activité en Amérique du Sud et n’a pour l’instant accepté aucune offre de reprise. Au total, 750 emplois sont menacés. Alors que l’Etat français ne réagit pas, plus d’une centaine de militantes et représentants des salarié.es ont investi le parvis du Ministère de l’Economie et des Finances pour interpeller Bruno Le Maire. Une pétition a été lancée.

Une course contre la montre est engagée pour les 215 employés de la papeterie les « Pap Chap », comme ils se surnomment —  de la Chapelle-Darblay. L’usine, située à Grand-Couronnes, au sud-ouest de Rouen (76), est à l’arrêt depuis le 6 mai 2020 et sur le point d’être définitivement fermée le 15 juin.

Pourtant, l’usine pourvoit en tout 750 emplois directs ou indirects dans le bassin rouennais, et est un véritable modèle écologique dans l’organisation de ses moyens de production. Recycler une tonne de papier lui permet d’économiser : 2523 L d’huile, 26 500 L d’eau et 17 arbres.

« Avec son raccordement au rail et son accès à la Seine, l’usine récupérait annuellement 350 000 tonnes de papiers, soit l’équivalent du geste de tri de 24 millions de personnes. Elle produisait 240 000 tonnes de papiers recyclés par an, soit l’équivalent de 50% de la consommation française de papier journal. L’usine possède également une chaufferie biomasse capable de chauffer l’équivalent d’une ville de 20 000 habitants, ainsi qu’une station d’épuration pouvant subvenir aux besoins de 400 000 habitants. Elle est la démonstration qu’on peut concilier industrie et préservation de l’environnement. » précise la pétition

Encore plus rare ces temps-ci, l’usine est rentable : en 2019, les bénéfices de la Chapelle-Darblay s’élevaient à 16 millions d’euros. Et malgré l’essor du numérique dans cette société distanciée, le papier reste un secteur d’avenir pour les salariés qui ont de nombreux projets pour l’utiliser en substitut du plastique et assurer l’isolation thermique des bâtiments.

Malgré cela, son propriétaire finlandais UPM souhaite délocaliser la production en Amérique latine en quête de profits supplémentaires avec la baisse…

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Auteur: Laurie Debove