La destruction de l'Amazonie se poursuit à un rythme jamais vu dans l'histoire

Les publications sur l’état de santé de la forêt amazonienne se multiplient, sans laisser présager d’améliorations. Deux études publiées le 27 janvier dans Science sonnent l’alerte face aux graves changements que subit le plus grand massif de forêt tropicale du monde, au péril du climat, de la biodiversité et de l’humanité.

26 % de la forêt originelle a été déforestée (17 %) ou fortement dégradée (9 %), souligne la première étude. Ses résultats montrent que cette destruction se produit à un rythme des centaines, voire des milliers de fois plus rapide que les phénomènes climatiques ou géologiques naturels passés. Une vitesse « bien trop grande pour que les espèces, les peuples et les écosystèmes amazoniens puissent s’adapter », écrivent les auteurs, qui craignent une cascade de conséquences « catastrophiques pour la santé humaine ». Ils s’inquiètent notamment de possibles pénuries d’eau et de nourriture, pouvant mener à « des migrations de masse et de l’instabilité politique ».

Les résultats de la seconde étude ne sont guère plus réjouissants. Ils montrent que 38 % des forêts restantes de la région ont été dégradées entre 2001 et 2018. Par « dégradation », les scientifiques entendent une mise en péril des fonctions vitales du couvert forestier, affectant la capacité d’évapotranspiration et d’absorption du carbone des arbres. Principaux responsables de ce phénomène : les incendies, les sécheresses extrêmes, la fragmentation de l’habitat et l’exploitation forestière.

Ces publications enfoncent le clou sur le sort dramatique de l’Amazonie, déjà mis en lumière par de nombreuses études. Un rapport publié en septembre indiquait que la forêt pluviale avait atteint son « point de bascule », et commençait à certains endroits à se transformer en savane. Reste à savoir si la récente élection de Luiz Inácio Lula da Silva, au Brésil, pourra renverser la vapeur. Le nouveau président a signé plusieurs décrets, en janvier, pour accélérer la lutte contre le défrichement des écosystèmes brésiliens, qui font partie des plus dégradés de la région.

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Auteur: Reporterre