La droite maréchaliste et Gramsci

Mme Maréchal-Le Pen aime à dire qu’elle s’inspire du célèbre secrétaire général du Parti Communiste d’Italie, Antonio Gramsci qui a passé bonne partie de sa vie dans les geôles de Mussolini. Cela n’est guère surprenant, dans la mesure où depuis quelques années des politiciens des plus variés font de même par un effet de mode focalisé sur quelques termes –effectivement très parlant aujourd’hui- extraits du vocabulaire de Gramsci (“bataille culturelle” et “hégémonie” surtout).

Néanmoins, s’agissant de Mme Maréchal-Le Pen le cas est un petit peu plus intéressant car elle reproduit une rhétorique parfaitement identifiable, provenant du monde militaire, que Gabriel Périès a nommé la “stratégie de la fausse citation”.

Le chercheur, spécialiste en doctrine de contre-insurrection, avait démontré que nombre d’officiers qui citaient sans cesse des théoriciens marxistes, de Lénine à Mao en passant par Trotski ou Giap, en réalité inventaient de toute pièce des citations afin de démontrer leurs propos. Le couple historien Marie-Catherine et Paul Villatoux, spécialiste du même domaine, rapporte aussi une anecdote éclairante à ce propos. Un autre chercheur, Pierre Dabezies, s’était rendu à la bibliothèque du Centre Militaire d’Information et de Spécialisation pour l’Outre-mer, véritable épicentre idéologique de la contre-insurrection, qui a été dirigé par Charles Lacheroy père fondateur de la doctrine française. Celui-ci est longtemps apparu comme un grand lecteur de Mao, dont il aurait simplement renversé la doctrine afin de la combattre. Or, en ouvrant les œuvres complètes du Grand Timonier, Dabezies se rend compte qu’après “la page 50 du 1er volume les pages avaient cessé d’être coupées”. D’ailleurs, à la fin de sa vie, Lacheroy ne se cachait plus de n’avoir que très peu lu les lectures qu’il se prêtait auparavant.

Le parallèle avec…

Auteur: lundimatin
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