La fabrique d'irréalité

La période est irréelle. Il en va toujours plus ou moins ainsi depuis que nos sociétés se sont particulièrement spécialisées dans la fabrique d’irréalité. Mais nous gravissons des sommets, un à un, et celui sur lequel nous sommes perchés en ce moment en impose par sa hauteur.

C’est tout, c’est tous qui m’aiment
par l’amour je suis devenu un homme
Flora, Flora, elle en sourit,
de m’avoir rendu réel
Je suis un homme, aussi heureux
que si elle existe, l’éternité

Attila Jozsef

La période est irréelle. Il en va toujours plus ou moins ainsi depuis que nos sociétés se sont particulièrement spécialisées dans la fabrique d’irréalité. Mais nous gravissons des sommets, un à un, et celui sur lequel nous sommes perchés en ce moment en impose par sa hauteur.

Nous jouons, avec zèle mais sans méthode, de manière plutôt anarchique, à nous faire peur. Le gouvernement met le paquet, use de tous les stratagèmes de l’effroi à petites doses, et bon nombre d’entre nous gobent la pilule, même en redemandent. Mais pas tout le monde, loin de là. De ce que tout le monde ne joue pas ce jeu, il faut bien tirer conséquence. J’entends par là des personnes qui, sans nullement sous-estimer la dangerosité possible du virus, ne veulent pas se laisser dominer par la peur. Je ne parle donc pas des mal-nommés « complotistes ».

Ce n’est en vérité ni affaire de peur ni à l’inverse de courage. Il n’y a pas de courage à affronter un virus. On vit avec, observant une certaine prudence, dont la mesure fait débat et suscite le conflit. La peur commune, c’est avant tout celle de voir arriver chez nous ce qui aurait dû rester chez eux, là-bas, dans ces pays où Nous, occidentaux, avons tout bousillé -forêts, sols, faune et flore, et qui nous envoient en retour des effluves virales fatales. Au « contact », nous sommes effrayés de les avoir transportées par avion. Notre propre désastre nous effraie en cela que…

Auteur: lundimatin
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