C’est un spectacle qui aurait dû rester dans l’anonymat du Perche, ce territoire niché à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale. Une œuvre vivante, amateur, pour faire sortir de l’oubli la grève de l’usine Piron, équipementier automobile, en 1974, dans la commune de Bretoncelles. Un mouvement social très important avait en effet secoué cette entreprise où les ouvriers, dans la poursuite de la lutte historique de LIP, avaient fini par licencier leurs patrons. « Cet événement a eu un retentissement national à une époque où on rêvait d’autogestion ouvrière. Piron a été un petit exemple de ce rêve-là », raconte à Politis Jean-Baptiste Evette, écrivain et un des trois réalisateurs du spectacle. En 1974, Le Monde était même venu couvrir cette lutte.
Un spectacle en trois temps
Mais voilà, cinquante ans plus tard, beaucoup ont oublié cette grande grève. Trois amis, à l’initiative de Patrick Schweizer, ancien ouvrier et syndicaliste, décident de faire revivre sa mémoire. Pendant plusieurs mois, ils se plongent dans les archives, et réalisent des entretiens avec des acteurs de l’époque, ouvriers, membres du comité de soutien, etc. De ce travail de recherche naît un spectacle, Bretoncelles, si un jour ça se passait ainsi, décomposé en trois temps.
« Il commence par une reconstitution du piquet de grève dans l’usine pour raconter les discussions qu’avaient entre eux les ouvriers », explique Jean-Baptiste Evette. Ensuite, un défilé « carnavalesque » est prévu dans la ville avec une fanfare. Enfin, tout ce beau monde termine sa route dans la salle des fêtes de Bretoncelles, occupée à l’époque par les ouvriers de l’usine Piron, pour une rencontre-débat. Le tout devait se dérouler pour les journées européennes du patrimoine, le 17 septembre.
Jusqu’ici tout allait bien. Le patron actuel avait donné son accord pour que la première…
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Auteur: Pierre Jequier-Zalc