Les images des enfants de Gaza, que la plupart des médias occidentaux refusent de montrer, ne laissent aucun doute : elles rappellent celles des camps d’extermination nazis filmées par des cinéastes comme John Ford, Samuel Fuller ou George Stevens juste après leur libération par l’armée américaine : des squelettes vivants, la peau collée sur les os, les yeux enfoncés dans les orbites, le regard embrumé !
Alors, force est de constater que le présent recours de l’État d’Israël a la famine comme arme de guerre contre la population de Gaza ressemble comme deux gouttes d’eau au « Hungerplan » (Plan de la faim) mise en œuvre par les nazis en Union Soviétique en 1941-1942, afin d’éliminer 30 millions de citoyens soviétiques. Dans les deux cas, même déshumanisation préalable des victimes, même volonté de ceux qui se posent en « Herrenrasse » (race des maîtres) d’exterminer leurs « Untermenschen » (sous-hommes) slaves et juifs alors, et palestiniens aujourd’hui, et même projet de vider le territoire de ses populations indigènes afin de l’occuper et le coloniser. Et à Goering qui déclare à Galeazzo Ciano, ministre des affaires étrangères de Mussolini, que « de 20 à 30 millions de personnes mourront de faim cette année en Russie. Et c’est sans doute très bien ainsi, car certains peuples doivent être décimés » fait écho le ministre israélien Bezalel Smotrich qui déclare sans ambages qu’il serait « justifié et moral de faire mourir de faim 2 millions de Palestiniens à Gaza ».
Ceci dit, il y a eu finalement « seulement » environ 6 millions de soviétiques (militaires, civils, juifs) morts de la faim, non pas parce qu’il a manqué aux nazis la volonté ou la détermination d’aller au bout de leur Hungerplan, mais en raison de la mauvaise tournure qu’a prise pour eux leur guerre contre l’URSS. Alors, Ernest Mandel a manifestement raison quand il constate que « ce n’est pas vrai…
Auteur: Yorgos MITRALIAS