« La Fleur de buriti », rituel de résistance



La Fleur de buriti / Renée Nader Messora et João Salaviza / 2 h 05.

La fleur qui donne son nom au deuxième film cosigné par Renée Nader Messora et João Salaviza ne tarde pas à se manifester. Elle apparaît non pas sous sa forme végétale, que le long-métrage ne dévoilera d’ailleurs à aucun moment, mais au sein d’un rituel filmé de nuit et par fragments de plans fixes sur des visages de tous âges chantant autour d’un feu. «La fleur de buriti est rouge. Cueillir la fleur. La fleur d’urucum est pourpre», nous traduisent les sous-titres, tandis que nos yeux s’adaptent à l’obscurité et que notre esprit se prépare à accueillir un imaginaire et une logique éloignés des nôtres : ceux du peuple Krahô, vivant au nord-est du Brésil dans la forêt de l’État du Tocantins.

Comme dans son premier film commun, Le Chant de la forêt (2018) – prix du jury en 2019 au Festival de Cannes dans la section « Un certain regard », où La Fleur de buriti a obtenu en 2023 le prix d’ensemble –, déjà consacré aux Krahô, le duo de cinéastes appréhende son art à l’aune touffue des forêts où il s’aventure, et des femmes, des hommes et des animaux qui y demeurent, et non l’inverse.


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Derrière la porte d’entrée au film qu’est le rituel décrit plus tôt, nulle enfilade de pièces cinématographiques dont on pourrait reconnaître la forme et la fonction. La Fleur de buriti s’épanouit tout doucement comme une fleur au matin, un pétale après l’autre, sans rien laisser présager de la forme finale. Ce n’est…

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Auteur: Anaïs Heluin