La FNSEA, le Medef de l’agriculture

Le 25 janvier, en entendant Gérard Darmanin déclarer « On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS » à propos des agriculteurs en colère, j’ai eu l’impression qu’il validait ce que, nombreux, nous écrivions au sujet de la FNSEA. La France, en effet, détient encore une exception, agricole celle-là : la cogestion. Depuis sa création en 1946, la FNSEA a poursuivi sa stratégie de conquête méthodiquede l’hégémonie syndicale.


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Région par région, secteur par secteur, elle est parvenue à contrôler tous les espaces de décision, et ce qu’on appelait les « 4 grands » : la MSA (sécurité sociale agricole), le Crédit agricole, la Coopération agricole, et l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (Apca). Il fallait de surcroît s’adjoindre les bons offices du ministère de l’Agriculture, en passant subrepticement de la concertation à la cogestion.

Pour faire passer la pilule, rien de tel que la confection du mythe de l’unité paysanne sur lequel repose la confusion ou même la substitution des rôles entre syndicat et État. La FNSEA a réussi le coup de force symbolique et institutionnel de rassembler sous un même sigle des catégories aux intérêts divergents et de faire avaliser par l’État sa propre représentation de la paysannerie.


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Or, face aux données statistiques, le mythe de l’unité paysanne et les discours en appelant à « la profession » s’effondrent. Selon une étude de l’Insee, « près d’un quart des exploitations agricoles se…

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Auteur: Rose-Marie Lagrave