La folle histoire de la mondialisation

Aucun autre sujet ne divise plus les économistes que la mondialisation. A
gauche, on se désole de ses conséquences : désindustrialisation, chômage,
dumping social, destruction de la biosphère, délocalisation des industries
stratégiques. A droite, on loue ses bienfaits : hausse du pouvoir d’achat,
ouverture sur le monde, accès à des produits plus variés. Un même constat
rassemble pourtant tous les observateurs : la mondialisation, qui n’a cessé
de s’accélérer depuis les années 1970, a des conséquences innombrables sur
nos vies quotidiennes.

Deux économistes : Isabelle Bensidoun et Sébastien
Jean, accompagnés d’un dessinateur (Enzo, aussi journaliste à Alternatives
Économiques) ont entrepris de raconter l’histoire de la mondialisation et de
mettre en images ce débat. Leur bande dessinée (“La folle histoire de la
mondialisation”) est publiée aux Arènes, un éditeur qui a pavé la voie avec
un autre essai dessiné : l’album “Economix”, best-seller vendu à 250 000
exemplaires.

Notre rapport « schizophrénique » à la mondialisation

Sans être aride (les auteurs se veulent accessibles), la bande dessinée est
exigeante. Elle brasse les sciences sociales (histoire, sociologie,
économie) et manie de nombreux concepts. L’effort de vulgarisation est
notable, sans que ne soit jamais sacrifiée la rigueur du propos. La
sensibilité politique des auteurs n’est pas revendiquée, et même si l’on
devine que leur cœur penche à gauche, leur discours se veut critique et
équilibré. C’est que, dès l’incipit, notre rapport schizophrénique au
concept de mondialisation est rappelé : on peut en tant que consommateur
exiger les prix les plus bas dans son supermarché, tout en luttant en tant
que salarié contre la fermeture de son usine.


« La folle histoire de la mondialisation”, Enzo, Isabelle Bensidoun et
Sébastien Jean, Les Arènes BD – page 29

La mondialisation est un concept d’autant plus ardu à conceptualiser qu’il
est tentaculaire. Ses conséquences sont innombrables à cause de
l’interdépendance qu’elle crée entre les acteurs économiques, qui rend
presque tous les concepts économiques traditionnels obsolètes. Les auteurs
commencent ainsi par interroger le sens du « made in France ». Une
expression qui ne désigne plus rien de concret puisqu’elle définit juste les
produits ayant connu leur dernière transformation industrielle dans
l’Hexagone. Le caractère absurde de la qualification est démontré par
l’exemple…

La suite est à lire sur: www.blast-info.fr
Auteur: Blast info